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En 2019, des pluies d'une rare violence ont traversé l'Afrique, semant la désolation sur le continent

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour

D'intenses précipitations ont entraîné de graves dégâts et fait de nombreux morts dans toute l'Afrique.

Les importantes précipitations, qui ont frappé l'ensemble du continent durant l'année 2019, ont submergé des localités entières et obligé des dizaines de milliers de personnes à abandonner leurs maisons. Ces pluies diluviennes ont provoqué des inondations dévastatrices et meurtrières. Déjà gravement touchées par la sécheresse, certaines régions ont vu des troupeaux entiers décimés et des récoltes détruites par les eaux.

Les météorologues craignent que le pire soit encore à venir.

En août, le Maroc a été touché par des orages violents entraînant des crues meurtrières.  "L'inondation est le premier risque en termes de personnes tuées au niveau national", selon un rapport de 2016 sur les risques climatiques, rédigé par l'Institut royal des études stratégiques. "Des inondations frappent régulièrement les régions isolées du Maroc, avec des crues subites capables de transformer les lits secs des oueds en torrents destructeurs. En 2014, des inondations liées à des pluies torrentielles avaient fait une cinquantaine de morts et des dégâts considérables dans le Sud", précise Le Monde. (PHOTO FOURNIE PAR LE MINISTERE DE L'INTERIEUR MAROCAIN)
"Les pluies, très attendues dans certaines régions où il n'avait pas plu depuis plusieurs mois, ont été particulièrement fortes dans le gouvernorat de Tunis. Selon l'Institut national de la météorologie, cité par le site webdo.tn, il est tombé de 52 à 78 mm entre le 27 et le 28 octobre 2019. Les quantités d'eau ont été d’autant plus importantes qu''elles se sont abattues durant un laps de temps très court'" précise le site cité par Laurent Ribadeau Dumas, de franceinfo Afrique. A Tunis, la vétusté des infrastructures d'égouts et "le laisser-aller des constructions anarchiques facilitent parfois l’infiltration de l’eau dans certains quartiers" ajoute RFI. (YASSINE GAIDI / ANADOLU AGENCY / AFP)
Fin août 2019, les inondations soudaines du Nil ont tué 62 personnes. Selon l'ONU, la plupart des victimes ont été tuées par électrocution ou en raison de l'effondrement de toitures. Les routes ont été coupées, les points d'eau endommagés et le bétail noyé. Au total 200 000 personnes ont été touchées. "Le Soudan fait face tous les ans à d'importantes inondations. En août 2013, 50 personnes avaient ainsi été tuées, la plupart dans la capitale. Trois ans plus tard, une centaine de personnes avaient péri à travers le pays" déclare l'AFP. (EBRAHIM HAMID /AFP)
Les gorges d'Ol Jorowa, du parc national Hell's Gate, haut lieu touristique du Kenya, sont régulièrement le théâtre de crues soudaines dues aux pluies. Six visiteurs ont trouvé la mort. Déjà, en 2012, sept jeunes s'étaient noyés dans ces gorges.    (SIPA)
Des quartiers entiers de Bangui se sont transformés en véritables marécages. Des maisons en terre ont littéralement fondu sous les eaux et les taxis ont fait place aux pirogues, rapporte l'AFP. Selon la Croix-Rouge, les inondations auraient détruit près de 4000 maisons dans la capitale. "C’est une inondation exceptionnelle en cette fin de saison des pluies, marquée par des précipitations tout aussi exceptionnelles. L'Oubangui est en crue et noie la campagne, mais aussi les villes et villages de la République centrafricaine", précise Jacques Deveaux sur franceinfo Afrique. Désormais, on craint les épidémies, comme le choléra, selon TV5Monde Afrique. (FLORENT VERGNES /AFP)
Des inondations ont eu lieu dans plusieurs départements de la Côte d'Ivoire. La ville de Grand Bassam a été la plus touchée. Des quartiers entiers de l'ancienne capitale coloniale ont été noyés par le débordement du fleuve Comoé.   (ISSOUF SANOGO / AFP)
Le Mali est souvent victime d'inondations meurtrières dues à de fortes pluies. L'urbanisation anarchique et le manque de structures adaptées dans les quartiers populaires, accentuent l'impact de ces pluies diluviennes. A Niamakoro, au sud de la capitale, "les caniveaux, très étroits et encrassés, ne parviennent pas à absorber les torrents d’eau, qui font déborder les marigots", explique Jeune Afrique. A Bamako et dans ses alentours, des milliers de personnes se sont retrouvées sans maison. Seize ont été emportées par les inondations. (MICHELE CATTANI / AFP)
Le Nigeria, et principalement les Etats du centre du pays, Niger, Benue, Kogi et Taraba, ont été très affectés par les précipitations abondantes de la saison des pluies. Elles ont détruit les cultures dans cette importante ceinture agricole et forcé des dizaines de milliers de personnes à quitter leur foyer, selon l’Agence nationale de gestion des urgences citée par l'AFP. Et dans l’état d’Adamawa (nord-est), plus de 40 villages ont été totalement détruits.   (OLUKAYODE JAIYEOLA / NURPHOTO / AFP)
Des pluies diluviennes, qui se sont abattues sur le Malawi, ont fait une cinquantaine de morts, 11 disparus et causé de nombreux dégâts matériels. Douze districts ont été touchés et 200 000 personnes ont été déplacées. Ces pluies affectent l'économie de ce pays pauvre du sud-est de l'Afrique, déjà meurtri par la sècheresse depuis plusieurs saisons. (AMOS GUMULIRA /AFP)
L'arrivée du cyclone a été précédée de très fortes averses. Les vents extrêmement violents, avec des rafales soufflant à 195 km/h, couplés aux pluies torrentielles, ont provoqué inondations et glissements de terrains. Des villages ont été submergés par les eaux. Idai a fait plus de 300 morts dans ce pays. (PHILIMON BULAWAYO / REUTERS)
Le cyclone Idai a engendré des vents et des pluies très violents. Avec plus de 400 morts, le Mozambique est le pays le plus touché par le cyclone. Des milliers de personnes ont été sinistrées. "Le Mozambique est l’un des pays les plus exposés aux changements climatiques. En Afrique australe, les températures augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale", selon Gerald Bourke, représentant du Programme alimentaire mondial, cité par Le Monde. Les dégâts causés par Idai au Mozambique et au Zimbabwe et les inondations au Malawi devraient coûter plus de 2 milliards de dollars  évalue la Banque mondiale. (WIKUS DE WEIT / AFP)
Dans les provinces sud-africaines du KwaZulu-Natal et du Cap oriental, "de nombreux bâtiments ont été emportés, des routes inondées, des lignes électriques coupées et les réseaux d’égouts ont débordés" rapporte l'AFP. Les glissements de terrain ont fait au moins 51 morts et plus d’un millier de déplacés. (RAJESH JANTILAL / AFP)

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