Cet article date de plus de douze ans.

Le cœur de Moubarak "s'est arrêté deux fois"

LE CAIRE - Le raïs déchu a fait deux arrêts cardiaques lundi à la prison du Caire. Condamné à la réclusion à perpétuité le 2 juin, il refuse de se nourrir.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Tout au long de son procès au Caire (Egypte), le président déchu Hosni Moubarak (à dr.) est apparu sur une civière. Ici, le 5 janvier 2012. (AFP)

"Il est tantôt conscient, tantôt inconscient et refuse de se nourrir", d'après un médecin de la prison du Caire. Le cœur du président égyptien déchu Hosni Moubarak, 84 ans, "s'est arrêté deux fois" lundi 11 juin et "les docteurs ont dû avoir recours à un défibrillateur". D'après la chaîne américaine CNN, il serait même dans un "coma profond". Un peu plus tôt, le ministère égyptien de l'Intérieur assurait que le raïs, condamné à la prison à vie le 2 juin dernier, était dans un état "critique mais stable".

"Ils veulent me tuer. Sauvez-moi M. Farid, trouvez-moi une solution", aurait-il demandé à son principal avocat, Farid El-Dib, qui l'a défendu pendant son procès. Me Dib a précisé avoir rendu visite à l'ancien président en prison samedi et trouvé que l'aile médicale était sous équipée : "C'est scandaleux", a-t-il dénoncé.

Depuis son arrivée à la prison de Tora, Hosni Moubarak souffre de dépression aiguë, de difficultés respiratoires et d'hypertension, ce qui lui vaut d'être interné dans une section médicalisée. Ses fils Gamal et Alaa, eux aussi emprisonnés à Tora, ont obtenu, à la demande de leur père, des cellules proches de la sienne. Son épouse Suzanne et ses deux belles-filles ont reçu la permission de lui rendre visite dimanche, à la suite de rumeurs qui le donnaient pour mort, selon des médias gouvernementaux.

Son transfert vers l'hôpital divise

La famille de l'ancien président a demandé son transfert vers un hôpital, au risque de provoquer la colère d'une partie de la population, en pleines élections législatives. Les autorités ont fait savoir qu'elles n'avaient pas encore pris de décision, et que Moubarak serait "traité comme n'importe quel prisonnier", précisant que "le déplacer en ce moment serait très sensible".

Me Farid El-Dib a de son côté affirmé qu'il "tiendrait le ministère de l'Intérieur et le procureur général responsables si M. Moubarak décédait en prison" sans recevoir les soins appropriés. "Son état n'est pas stable, il a besoin d'être sous surveillance 24 heures sur 24", a-t-il ajouté, cité par le quotidien Al-Masry al-Youm.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.