Egypte. Violents affrontements à Alexandrie avant la seconde phase du référendum
Trente-deux personnes ont été blessées vendredi, à la veille d'un scrutin qui devrait permettre aux partisans du "oui" et de Mohamed Morsi de l'emporter.
A la veille de la seconde phase du référendum sur le projet de Constitution, 32 personnes ont été blessées vendredi 21 décembre à Alexandrie, dans le nord de l'Egypte. Dans un contexte national très tendu entre islamistes partisans du "oui" d'un côté et opposants prônant le "non" de l'autre, les deux camps ont échangé des jets de pierres. La police anti-émeutes a dû intervenir avec des gaz lacrymogènes pour les séparer.
Pourquoi ces heurts ?
Les violences ont eu lieu aux abords d'une grande mosquée de la deuxième ville d'Egypte, où des affrontements similaires avaient déjà fait une quinzaine de blessés il y a une semaine. L'imam salafiste de cette mosquée, Ahmed El-Mahallawy, est accusé par les opposants d'appeler ouvertement à voter "oui" au référendum. L'opposition dénonce un texte ouvrant la porte à une islamisation accrue de la société quand les partisans du "oui" insistent sur le fait qu'il permettra de doter le pays d'institutions stables.
Le religieux a démenti prendre parti, tout en souhaitant dans son prêche que le mandat du président islamiste Mohamed Morsi soit "une ère de prospérité, de sécurité et de paix".
Quel est l'enjeu de ce second tour ?
Comme Le Caire, Alexandrie a déjà voté samedi dernier pour ce référendum, qui se tient à une semaine d'intervalle dans deux parties du pays. Le "oui" l'a emporté par près de 57% des voix lors de la première phase, selon des chiffres encore officieux. Cette avance fait présager une approbation du projet de Constitution à l'échelle nationale. Mais de nombreux analystes estiment que la victoire pourrait ne pas être suffisamment large pour constituer le succès personnel que le président Morsi, qui porte le texte, espère.
Le scrutin de samedi concernera 17 gouvernorats, notamment les villes du canal de Suez (Port-Saïd, Ismaïliya, Suez) ou la cité touristique de Louxor (sud). Quelque 120 000 soldats ont été mobilisés en renfort de la police pour assurer la sécurité des bureaux de vote. L'opposition estime que ce scrutin est d'ores et déjà entaché de nombreuses fraudes et irrégularités au profit du "oui".
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