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Un ancien ministre mozambicain arrêté à Johannesburg pour être extradé aux Etats-Unis

L'ancien ministre mozambicain des Finances Manuel Chang, qui avait approuvé des prêts secrets ayant plongé son pays dans une crise financière, a été arrêté en Afrique du Sud en vue de son extradition vers les Etats-Unis.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre des Finances du Mozambique, Manuel Chang, prend la parole lors d'une conférence de presse des ministres africains aux assemblées annuelles de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington le 21 avril 2012. (NICHOLAS KAMM / AFP)

M. Chang, 63 ans, "a été arrêté samedi (...) pour être extradé vers Etats-Unis" et a comparu le 31 décembre 2018 devant le tribunal de Kempton Park, près de l'aéroport international Tambo de Johannesburg, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police nationale, Vishnu Naidoo.

En transit pour Dubaï

La police n'a pas donné davantage de précisions mais selon les médias du Mozambique, M. Chang a été interpellé à l'aéroport alors qu'il était en transit pour Dubaï.

Selon un document daté du 27 décembre demandant à la police sud-africaine de l'arrêter en vue d'une éventuelle extradition vers les Etats-Unis, l'ancien ministre est recherché pour conspiration à des fins d'"escroquerie en ligne", "fraude aux assurances" et "blanchiment d'argent".

M. Chang était ministre des Finances entre 2005 et 2015, sous la présidence d'Armando Guebuza. C'est vers la fin de ce mandat que des prêts d'un montant de deux milliards de dollars (environ 1,75 milliard d'euros) avaient été secrètement négociés et signés.

La pire crise financière du Mozambique

Cette dette cachée avait précipité le Mozambique dans sa pire crise financière depuis son accession à l'indépendance en 1975.

Fin 2017, la dette avait atteint 112% du produit intérieur brut (PIB), contraignant le pays à suspendre ses remboursements et provoquant la méfiance des investisseurs.

Des donateurs, dont le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, ont suspendu leur aide au Mozambique après que le gouvernement eut reconnu avoir secrètement emprunté les deux milliards de dollars pour financer un plan de sauvegarde du littoral.

Un porte-parole de l'ancien président Armando Guebuza, Armindo Chavana, a reproché au gouvernement d'avoir échoué à protéger M. Chang.

"Les autorités mozambicaines ont eu des informations concernant le mandat d'arrêt mais elles n'ont rien fait pour protéger l'ancien ministre", a-t-il déclaré à Maputo.

Une source diplomatique mozambicaine en Afrique du Sud a confirmé à l'AFP que M. Chang a brièvement comparu le dernier jour de l’année 2018 devant le tribunal et que l'audience reprendrait le 8 janvier 2019 à Pretoria.

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