L’économie du Congo victime du "tout pétrole"
Le pétrole coule à flot et pourtant, le pays souffre. La dette intérieure atteint 117 % de son PIB, alimentée par la mauvaise gestion et la corruption.
Après avoir touché un plus bas en septembre 2019 à 57 dollars le baril, le pétrole reprend son envol, et tourne désormais autour des 70 dollars. Une reprise qui pourrait redonner du souffle à l’économie congolaise minée par la mauvaise gestion et la corruption.
Officiellement, celle-ci a souffert des prix bas du pétrole. "Cinquante mille emplois ont été perdus entre 2014 et 2017. De nombreux expatriés sont rentrés à la maison", explique à l’AFP le président de la chambre de commerce de Pointe-Noire, Sylvestre Didier Mavouenzela, en comparant chaque expatrié à "une TPE qui emploie un gardien, un chauffeur, un jardinier". A l’époque, Total avait renégocié à la baisse tous les contrats avec ses sous-traitants.
Le prix du pétrole est à la hausse et sa production dans le pays également. L’exploitation de nouveaux gisements a porté les volumes extraits à 350 000 barils jour, un record national. Et les perspectives du premier champ onshore du pays, dans la région de la Cuvette, sont excellentes. Il y aurait 359 millions de barils à exploiter.
Reportage AFP TV
Pour autant, le pays n’est pas sorti d’affaire. Il y a d’abord cette dette de près de plus de 9 milliards de dollars, soit 117% de son PIB. Le Fond monétaire international a accordé une aide sur trois ans de plus de 448 millions de dollars, qu’il va bien falloir rembourser.
Du reste, les conditions qui accompagnent ce prêt illustrent les errements du pays. "Ces conditions sont, entre autres, la poursuite de la réduction du déficit budgétaire, la transparence des dépenses publiques, l’élargissement de l'assiette fiscale et la lutte contre la corruption", explique RFI.
Bien plus que le cours du pétrole, la corruption est sans conteste ce qui plombe l’économie congolaise. Malgré la création d’un observatoire anti-corruption, "le Congo est noyé dans la corruption, et cela entrave son émergence économique", estime l’analyste Augustin Benazo cité par Voice of Africa. Et le pétrole n’y est pas étranger.
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