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La Banque mondiale investit dans les batteries pour doper le solaire en Afrique

Les centrales solaires produisent durant le jour, mais les besoins en électricité s’expriment essentiellement à la nuit tombée. Il faudrait stocker l'énergie durant la journée, mais les batteries existantes sont chères et mal adaptées. Pour résoudre le problème, la Banque mondiale va investir un milliard de dollars. L’avenir du solaire en Afrique passe par la technologie et le coût des batteries.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Une micro-installation solaire dans le village de Diebly, en Côte d'Ivoire. (AFP/SIA KAMBOU)

 
En Afrique comme ailleurs, quand le soleil se couche les panneaux solaires ne produisent plus d'électricité. Alors, comment faire fonctionner un frigo ou un congélateur, recharger un téléphone, se servir d’internet… ou simplement faire ses devoirs? Pas de développement économique sans électricité.

La Banque mondiale a annoncé un investissement d’un milliard de dollars, qui permettra selon elle de lever quatre autres milliards de financements privés.

L’objectif est de faire passer la capacité de stockage d'énergie des pays en voie de développement de 4,5 GWh aujourd'hui à 17,5 GWh d'ici 2025. L'annonce concerne d'abord l'Afrique, où le solaire est «incontournable» comme énergie, explique Riccardo Puliti, chef du secteur énergie de la World Bank.

Nuits plus brillantes que le jour
L'énergie solaire est abondante sur le continent, mais le soleil s'y couche vers 17h ou 18h. Les groupes électrogènes qui tournent au diesel (et autres carburants fossiles) n'ont pas ce problème. «Nous voulons développer le marché pour les batteries dans les pays en développement, (...) doper un marché encore embryonnaire, et créer un cercle vertueux», explique Riccardo Puliti.

La production de batteries au lithium, principalement fabriquées pour le marché des voitures électriques, reste encore insuffisante et chère.

La Banque mondiale voudrait des batteries adaptées à la taille d'un village, capables de durer sept ou huit heures pour couvrir la nuit, et résistant aux températures extrêmes du continent. Mais aussi des batteries nécessitant relativement peu de maintenance... tout cela à un prix abordable.

Baisser le prix des batteries
Le coût est évidemment crucial pour les pays en développement, le coût actuel restant prohibitif, de 400 à 700 dollars. C'est ce chiffre dont la Banque mondiale veut précipiter la baisse dans les prochaines années.

«Le stockage par batterie peut aider les pays à sauter à la prochaine génération de technologie de production d'électricité», a promis le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.

La maîtrise des techniques de stockage sera une question clé dans l’économie du futur. La demande (et les prix) en lithium et en cobalt nécessaires à leur production ne peut qu’augmenter dans les années à venir.

Aux fabricants d'entendre l'appel et de développer les technologies adéquates. Le solaire et l’éolien ont un grand avenir en Afrique, à la condition de permettre un stockage de ces énergies renouvelables a un prix raisonnable.

Le stockage d'électricité et les innovations technologiques peuvent apporter quelques bonnes surprises.

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