L'office marocain des phosphates construit une usine géante en Ethiopie
Le phosphate marocain s’exporte bien et aide à augmenter les rendements agricoles sur le continent. Avec 20% de la production mondiale et 45% des exportations, le Maroc est un acteur majeur dans le secteur des phosphates et de ses dérivés. Le phosphate représente 3,5% du PIB marocain et emploie 20.000 personnes. Ses exportations vers l'Afrique ont atteint 1,7 million de tonnes en 2016.
L’Office chérifien des phosphates (OCP), implanté dans 14 pays africains, a également vendu son savoir-faire à l'étranger, avec notamment la création d'un complexe industriel géant en Ethiopie.
Une première unité de production, d'une capacité de 2,5 millions de tonnes d'engrais, sera construite d'ici à 2022, permettant à Addis Abeba d'atteindre rapidement l'autosuffisance. L'Ethiopie importe actuellement 900.000 tonnes d’engrais par an.
Pour concevoir des engrais adaptés, l’OCP a réalisé une cartographie des sols. En Ethiopie, les terres sont très acides. Une formule de phosphates particulière, adaptée à la fertilité des sols, a été développée ces dernières années.
Une usine proche des ports de l'océan Indien
L’usine sera érigée dans la ville de Dire Dawa, à 445 kilomètres d’Addis-Abeba, non loin des ports de l’océan Indien. Elle alimentera l’agriculture éthiopienne et exportera une partie de sa production, via les ports de Djibouti et du Somaliland.
Ce vaste complexe industriel sera totalement achevé à l’horizon 2025 pour une production potentielle de 3,8 millions de tonnes par an. Le prix de 3,7 milliards de dollars comprend à la fois l’usine, la logistique, le stockage et les transports.
Avec 12 millions de tonnes par an, l’OCP est le leader mondial de la production de phosphates. La société marocaine a également annoncé la construction d’une usine de fabrication d'engrais à grande échelle à Krishnapatam, en Inde.
La sous-utilisation des engrais à un impact sur les rendements agricoles: pour le Manioc, par exemple, le rendement en Inde atteint 36 tonnes par hectare contre seulement 11 en Afrique. L’Afrique ne représente aujourd’hui que 4% de la consommation mondiale d’engrais.
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