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L'Algérie rassurée par la hausse du prix du pétrole

Le cours du pétrole grimpe et l’économie algérienne respire. Le baril s’affiche autour des 70 dollars et les réserves de trésorerie se rechargent. Le brut a atteint un plus haut depuis trois ans. Ainsi la balance commerciale algérienne s’est redressée sensiblement au 1er trimestre 2018, même si elle reste encore déficitaire.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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2007: vue d'une raffinerie de gaz de pétrole liquéfié à Arzew près d'Oran, à l'ouest de l'Algérie. (REUTERS / Zohra Bensemra )

490 millions de dollars de déficit contre 3 milliards sur la même période de 2017. Les trois premiers mois de l’année sont chargés d’espoir. Le plus dur semble passé.
 
En revanche, c’est un demi-échec pour le gouvernement algérien, le contrôle des importations n’a que  faiblement fonctionné. Fin 2017, la décision avait été prise de suspendre l’importation de 900 produits. Beaucoup de produits alimentaires, mais aussi du papier, du ciment, pour réduire le déficit commercial. Le pouvoir a fait face également en adoptant une politique de rigueur en augmentant le prix des carburants et en abandonnant certains projets d’infrastructure.
 
Certes, les importations ont baissé de 6% sur un trimestre avec un montant de 11,2 milliards de dollars. Mais extrapolées sur 12 mois, nous dit le site internet TSA, les importations s’établiraient à 45 milliards de dollars. Moins bien que ce qui est espéré (43 milliards).
 
Soulagement
La remontée des cours du pétrole satisfait bien sûr les responsables algériens du secteur. Pour le PDG de la compagnie algérienne des hydrocarbures Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, «c’est le juste prix», qui profite à la fois aux pays producteurs et aux consommateurs.
La Banque mondiale précise que ce niveau de prix devrait tenir jusqu’en 2019. «Le maintien des accords de diminution des volumes de production par les pays de l’OPEP et les autres pays producteurs et la solidité de la demande soutiendront les prix».
 
Dépendance au pétrole
Une bonne nouvelle même si l’économie algérienne montre encore et toujours sa dépendance aux hydrocarbures. Le pétrole représente 10 milliards de dollars d’exportation pour le 1er  trimestre, soit 93,6% du montant total. Le reste est composé des dérivés du pétrole, pétrochimie et engrais. A la marge, on trouve un peu de produits alimentaires et des biens manufacturés comme les machines à laver Brandt, groupe racheté par Cevital.
 
Nouveau pipeline près d'Hassi-Messaoud dans le désert algérien en février 2017. (Omar Seghir / CrowdSpark)

«L’Algérie dispose d’une réserve de change de deux à trois ans», annonçaient les analystes en 2015. A l 'époque, cette réserve s’élevait à 144 milliards de dollars. Beaucoup prédisaient un avenir compliqué pour le pays, en particulier à cause de la réduction des transferts sociaux. Le gouvernement subventionne ainsi les produits de première nécessité. Une facture estimée à 40 milliards de dollars par an que le pays a pu assumer grâce à ses réserves de trésorerie, véritable trésor de guerre. Résultat, les réserves de change ont fondu de 32 milliards de dollars lors de l’exercice 2014/2015.

Une politique du dos rond qui ne pouvait pas durer éternellement, et la hausse du pétrole intervient à temps. L’Algérie a traversé la période baissière sans casse importante, alors que les Cassandre prédisaient le pire.

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