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Côte d’Ivoire : le pétrole ne tient pas toutes ses promesses
La production de pétrole en Côte d’Ivoire est en baisse. Une baisse qui a commencé en 2017 quand le Tribunal international du droit de la mer a donné raison au Ghana dans le différend qui oppose les deux pays sur les limites de la zone pétrolière à leur frontière maritime. Explications.
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«La Côte d’Ivoire a (…) de quoi avoir les étoiles plein les yeux», commentait, le 12 juin 2012, le site ladepechedabidjan, à la suite de la découverte d’un nouveau champ pétrolier offshore. L’année suivante, la même source expliquait que le pays d’Afrique de l’Ouest prévoyait «de tripler sa production (…) dans les 5 ans». Pour la faire passer «d’environ 32.000 barils par jour (…) à environ 200.000 barils».
Certes, cette production a doublé entre juin 2015 et juin 2016 grâce à la mise en exploitation de nouveaux champs. Mais aujourd’hui, on en est loin de l’objectif des 200.000 barils/jours… «La production 2017 de pétrole brut s'élève en moyenne à 34.084 barils par jour, en baisse de 19% par rapport à 2016», a expliqué le 24 octobre 2018 le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré. Et ce «du fait essentiellement des périodes de maintenance sur les champs pétroliers», précise-t-il. Il évoque également une «réduction des ventes à l’export». Mais l'explication se situe sans doute ailleurs.
Jugement défavorable
Avant cette baisse, les observateurs internationaux ont effectivement constaté un «pic» en 2016, «imputé à la mise en production de nouveaux puits sur trois champs pétroliers». Mais ils notent que les très optimistes prévisions de l'époque se basaient «sur d'importantes réserves (...) localisées dans une zone située à la limite de ses frontières maritimes avec le Ghana», comme le rapporte La Tribune. Problème : en septembre 2017, le Tribunal maritime international du droit de la mer (TIDM) a attribué ladite zone au seul Ghana. La baisse de la production ivoirienne a commencé à peu près au même moment…
Or la décision du TIDM est concommitante à cette baisse… Ce qui amène à penser que depuis ce jugement défavorable, la Côte d’Ivoire ne dispose plus des réserves suffisantes pour atteindre les objectifs qu'elle s'était initialement fixés.
Le pays reste donc pour l’instant un petit producteur d’«or noir», qui représenterait 4% de son PIB et 15% de ses exportations. Il dispose de 28 champs identifiés, dont 23 attribués à des opérateurs étrangers originaires du Canada, des Etats-Unis, d’Italie, de Russie, d’Irlande, du Koweït et de Malaisie. Les champs pétroliers se trouvent essentiellement offshore, près de la frontière avec le Ghana.
La Société nationale d'opérations pétrolières de Côte d'Ivoire (Petroci) gère l'exploration, la production et la distribution d'hydrocarbures. Un secteur qui emploie un millier de personnes.
L'agriculture (dont le cacao) pèse pour 40% du PIB de la Côte d'Ivoire. La première puissance économique d'Afrique francophone a connu une croissance moyenne de 8% sur les trois dernières années et ambitionne d'être un pays émergent en 2020.
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