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Sénégal : la plateforme artistique Selebe Yoon présente à Dakar l’exposition collective "Entre-Acte"

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min

Ouvert fin 2020, Selebe Yoon est un lieu atypique et unique de Dakar, à la fois résidence dédiée aux artistes et espace d’exposition. "Entre-Acte", sa dernière manifestation, réunit trois artistes : Khadim Bamba, Rebecca Brodskis et Rufai Zakari.

Visible au Selebe Yoon jusqu’au 5 mars 2022, l'exposition Entre-Acte est présentée dans le cadre de la 10e édition de Partcours, un événement qui réunit chaque année le meilleur des espaces d’arts à Dakar, au Sénégal.

Khadim Bamba (Sénégal), Rebecca Brodskis (France) et Rufai Zakari (Ghana) y présentent une nouvelle série d'œuvres produites spécifiquement pour cet événement et revisitent la représentation figurative avec des matériaux comme le plastique recyclé, les textiles et la peinture à l’huile.

"A travers ces trois artistes, chacun imprégné d'un contexte culturel et géographique différent, l'exposition explore la tension palpable dans nos sociétés contemporaines, partagées entre identité collective et individualité, homogénéité et singularité, localité et universalisation, perte et réinvention de soi", précise Jennifer Houdrouge, la commissaire de l'exposition et fondatrice de Selebe Yoon.

Rufai Zakari est né en 1990 au Ghana. Très préoccupé par les problèmes environnementaux et les périls de l’industrialisation, Zakari a fondé la Rujab Eco-Art Foundation qui s’appuie sur le recyclage des déchets des rues. "Dans son quartier à Accra, il embauche des personnes pour laver, sécher, comprimer, couper et fusionner ces déchets, qui seront ensuite cousus afin de créer un collage et un tissage visibles sur la surface de ses œuvres. (…) Par ce travail collaboratif, il transforme son atelier en un lieu d’engagement environnemental au niveau local et encourage à répondre à des urgences sociales par le bais de la pratique artistique", précise la galerie.     (RUFAI ZAKARI)
Aujourd’hui, l’artiste veut envisager l’avenir avec optimisme et participer à la reconstruction de son pays. Ses toiles présentent des personnages de son entourage ou des étrangers, qu’il habille de vêtements recouverts de logos de produits, détournés ainsi de leur signification commerciale. Comme un photographe, il les met en scène, sortis de leur contexte local pour les recomposer dans des postures à la gestuelle élégante, entre esthétique locale et mode urbaine.    (RUFAI ZAKARI)
Rebecca Brodskis, née en France en 1988, a passé une partie de son enfance entre son pays natal et le Maroc. Elle a étudié la peinture à Londres, travaillé à New York, puis Berlin avant d’aller vivre à Paris. Les personnages de ses toiles sont inspirés des rencontres faites lors de ses voyages, à partir de ses souvenirs. Placées sur fond de couleur unis, ces silhouettes se meuvent dans des lieux qui semblent irréels, proches du rêve, sans temporalité précise.        (REBECCA BRODSKIS)
Khadim Bamba, né en 1991 au Sénégal, crée ses œuvres à partir de chutes de tissus traditionnels (wax, bogolan, naat…) récupérés sur les marchés de Dakar. Il coud, colle, peint et tisse ces morceaux de textiles ensemble ou sur des tapis de prière. De ce patchwork provenant des différents groupes religieux et ethniques d’Afrique de l’Ouest, il crée ainsi des personnages anonymes et stylisés, des figures hybrides telles des archétypes d’une culture panafricaine multiple.    (KHADIM BAMBA)
"Entre tradition et contemporanéité, kitsch et évocation du sacré, ces œuvres sont des entremêlements de philosophies, cultures et de relations économiques et politiques complexes. Par ces tissages pluriels, Khadim Bamba pose ainsi la question de l’ouverture et d’une identité en devenir", déclare la galerie.  (KHADIM BAMBA)
L’artiste aime peindre à l’huile des visages de femmes, centres de leurs émotions, de leur être intérieur. Les visages qui tous portent un prénom "sont des paysages infinis où tant de choses se racontent. (…) La représentation de l’humain peut être très subjective et si on se libère de l’idée classique du portrait, cela nous permet d’accéder à un infini des possibles", déclare-t-elle sur "TafMag". "Je vois la peinture comme un véritable dialogue. C’est une discussion passionnante avec la personne qui est en train d’apparaître, de naître", précise-t-elle sur "Young Art Review".        (REBECCA BRODSKIS)

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