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Musée Aman à Marrakech: 3000 ans d'histoire et de civilisation de l’eau au Maroc

«Au Maroc, gouverner c’est pleuvoir» aimait dire le maréchal Lyautey. Dans le royaume, plus encore qu'ailleurs, l’eau c’est la vie. L’agriculture, le tourisme, toutes les activités économiques du pays dépendent du régime des pluies. Le Maroc a développé au fil des siècles un savoir-faire exceptionnel dans la gestion de l’eau que consacre le nouveau musée pour la civilisation de l’eau de Marrakech.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Noria à l'entrée du nouveau musée pour la civilisation de l'eau au Maroc. (Musée Mohammed VI-Aman)

 
Bien que tardive, la saison des pluies a commencé au Maroc, au grand soulagement des autorités et de la population. Inquiet, le roi Mohamed VI avait invité les fidèles à prier pour la pluie, c’est dire l’importance de l’eau dans ce pays, encore essentiellement agricole.

Le musée Aman pour la civilisation de l’eau au Maroc, inauguré en mai 2017, décrit, sur trois hectares de jardin et 3000 mètres carrés d’exposition, le génie et la tradition de l’homme et l’eau au Maroc: norias (roues à eau), foggaras (galeries souterraines), clepsydre (horloge à eau), captages, canaux, aqueducs et ingénieux systèmes de vases communicants pour remonter l’eau…

L'eau, don du ciel 
On retrouve dans ce musée, qui se décline par thèmes sur trois niveaux, une approche à la fois historique, culturelle et technique autour de «ce don du ciel».
L’idée est de mettre en valeur le patrimoine hydraulique marocain, de préserver et transmettre cette mémoire.

On retrouve dans ce bâtiment bordé de fontaines et (bientôt) de jardins toutes les dimensions de l’eau au Maroc: philosophie sociale et spirituelle (croyances et rituels de l’eau), technologiques (techniques traditionnelles et grands barrages), juridique (sagesse traditionnelle et partage de l’eau).

Le musée est également un lieu d’enseignement et de formation à destination des scolaires. Il est servi par une riche et belle muséographie: objets, maquettes, reconstitutions, cartes, photos, documents manuscrits, supports audiovisuels, multimédia, etc.

Fontaine et Bassin à Fez. L'art de l'eau au Maroc. (AFP/Photononstop / Philippe Saharoff)

Partage de l'eau
Ce lieu, situé à l'orée de la palmeraie de Marrakech, vise à faire (re)découvrir le génie marocain dans la gestion de l’eau et faire connaître le rôle historique des Habous, «fondations pieuses», dans le partage de l’eau. Les Habous ont exercé leurs droits sur l’eau jusqu’au début du 20e siècle: les mosquées, les fontaines publiques, les hammams et les médersas bénéficiaient d’une priorité tandis que l’excédent était organisé et attribué en location.

Ce musée, le premier du genre en Afrique, met en valeur l’histoire et la civilisation de l’eau au Maroc et contribue à la prise de conscience de sa valeur et de sa préservation. Une invitation aux questionnements sur les enjeux et défis futurs, à l’heure de la menace climatique et de la rareté grandissante de cette ressource
 

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