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Festival du film de Namur: des Africaines devant et derrière la caméra

La 32e édition du Festival international du film francophone de Namur (FIFF) a ouvert ses portes le 29 septembre 2017. La sélection fait, comme chaque année, la part belle aux cinématographies africaines. Pour Nicole Gillet, la déléguée générale du festival, l'édition 2017 se distingue par ses réalisatrices et ses récits de femmes, notamment originaires du continent.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Affiche de la 32e édition du Festival international du film francophone de Namur   (FIFF 2017)

«Une édition féminine». C'est en ces termes que Nicole Gillet qualifie l'édition 2017 du Festival international du film francophone de Namur qui se tient en Belgique, jusqu'au 6 octobre 2017. En témoignent les films d'ouverture et de clôture de la 32e édition, tous deux en compétition dans la catégorie première oeuvre de fiction.   

Le festival s'ouvre avec Jeune Femme de la Française Léonor Séraille. «Une histoire de femme racontée par une cinéaste», explique Nicole Gillet. Le film a remporté la Caméra d’or au dernier Festival de Cannes. Et le FIFF refermera ses portes avec un autre portrait de femme, Diane a les épaules, porté à l'écran par le réalisateur français Fabien Gorgeart. 

  (Photo du film «Volubilis» de Faouzi Bensaïdi)

 
Réalisatrices confirmées et nouveaux talents
Cette touche féminine, qui traverse toute la sélection 2017, s'applique aussi aux productions africaines. Ainsi, La Belle et la meute de la Tunisienne Kaouther Ben Hania (présenté à Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes) ou encore Volubilis de Faouzi Bensaïdi, porté notamment par la Marocaine Nadia Kounda, sont en lice pour le fameux Bayard d'or. Dans les longs métrages en compétition officielle (12 au total), on retrouve le documentaire du cinéaste congolais (RDC) Dieudo Hamadi qui nous entraîne dans les pas de Maman Colonelle, officier en charge de la protection des enfants et de la lutte contre les violences sexuelles dans son pays.

De même, du côté de la compétition dédiée à la première œuvre de fiction, on retouve Benzine de la Tunisienne Sarra Abidi, et Les Bienheureux de l'Algérienne Sofia Djama, un film sur l'Algérie de l'après-guerre civile avec notamment Sami Bouajila. Un autre Algérien concourt dans cette section: En attendant les Hirondelles de Karim Moussaoui. L'oeuvre a été également sélectionnée à Un Certain regard à Cannes en mai 2017. Ali, la chèvre et Ibrahim du cinéaste gyptien Sherif El Bendary est aussi en lice. Notons qu'il sera aussi question d’Egypte dans le film de la cinéaste belge Pauline Beugnies, Rester vivants, présenté dans la section Regards du présent consacrée aux films du moment.

​Le Burkina Faso, représenté par Wallay de Berni Goldblat, est aussi dans la compétition consacrée aux premiers longs métrages. Le cinéaste helvético-burkinabè raconte les tribulations d’un jeune Burkinabè, né en France, que son père renvoie au pays, histoire de le punir pour ses nombreuses frasques.

  (Photo du film «Maman Colonnelle» de Dieudo Hamadi )


Portraits de femmes
A Namur, les réalisateurs africains sont aussi venus avec de nombreux documentaires. Et les femmes sont de nouveau au rendez-vous. Les Deux visages d'une femme bamiléké de la Camerounaise Rosine Mbakam et House in the fields de la Marocaine Tala Hadid, qui examine «la vie d'une communauté rurale (vivant) isolée dans la région sud-ouest du Haut Atlas au Maroc», seront projetés dans la section Regards du présent.

A noter également la dernière production d'un vétéran du cinéma africain, l'Algérien Merzak Allouache, qui signe Enquête au paradis (Regards du présent), un documentaire qui s'inscrit dans l'actualité et dont l'héroïne est encore une femme. Le cinéaste nous emmène sur les traces de Nedjma, jeune journaliste d'investigation dans un quotidien en Algérie, qui enquête sur le fameux paradis présenté «pour les besoins de leur propagande extrémiste et leurs appels au djihad (par) des prédicateurs salafistes du Maghreb et du Moyen-Orient»

Le Maroc est l'une des plus fortes délégations africaines au FIFF 2017. Le royaume chérifien présente également le court métrage El Bayda cosigné par Alaa Akaaboune et Ayoub Lahnoud. 
  
L'Afrique à Namur, c'est aussi cette année des récits qui nous renvoient sur le continent. A l'instar du court métrage Mama Bobo de Ibrahima Seydi et Robin Andelfinger (compétition nationale FWB) et du documentaire Boli Bana (Regards du présent) du cinéaste belge Simon Coulibaly Gillard qui s'est intéressé à «une enfance peulhe au Burkina Faso»

Laetitia Dosch et Souleymane Seye Ndiaye dans une scène de Jeune femme de Léonor Seraille (Photo du film «Jeune femme» de Léonor Séraille)


De même, la comédienne belge Nawell Madani signe son premier film, aux côtés de Ludovic Colbeau-Justin. Dans la comédie auto-biographique C’est tout pour moi (Regards du présent), elle raconte comment Lila, fille d’immigré algérien, défie son père pour réaliser son rêve de devenir danseuse. Youssef Nathan Michraf raconte, lui, dans le court métrage franco-marocain Déjà la nuit (Regards du présent) les errances parisiennes d’une jeune Marocaine, Hajar (Nadia Kounda), en visite dans la capitale française avec son mari de 65 ans.
 
Mention spéciale au comédien sénégalais Souleymane Seye Ndiaye à l'affiche de Jeune Femme. Côté jury, le continent est représenté par la courageuse comédienne marocaine Loubnar Abidar, qui a dû prendre le chemin de l'exil après avoir incarné une prostituée dans Much loved de Nabil Ayouch, le comédien burkinabè Issaka Sawadogo et l’acteur belge, né en République Démocratique du Congo, Marc Zinga, que l’on a vu récemment en France dans Nos Patriotes.
 

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