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"Chaka" ou l’histoire du créateur du royaume zoulou en Afrique du Sud

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min

Publiée chez l’Harmattan, la BD "Chaka" est inspirée du livre de Thomas Mofolo (1910), écrivain originaire du Lesotho. 

Scénarisé par le Français Jean-François Chanson et mis en images par le dessinateur et enseignant en Arts plastiques ivoirien, Koffi Roger N’guessan, ce récit raconte, à travers l’histoire du personnage mythique Chaka, la naissance de la nation zoulou, le peuple du ciel. Il est inspiré du livre d'un écrivain originaire du Lesotho, Thomas Mofolo.

"A mi-chemin entre récit historique et légende", cette bande dessinée nous compte une épopée africaine légendaire, "une histoire pleine de magie, de folie et de sang". Révolutionnaire, guerrier anticolonialiste, chef charismatique, grand stratège, génie militaire mais aussi despote assoiffé de sang, tyran et martyr, Chaka est un personnage complexe, devenu aujourd’hui, malgré les controverses, un symbole de courage et de liberté pour de nombreux Africains.

n’arrive pas, alors qu’il possède quatre femmes, à avoir un garçon pour lui succéder. Est-ce le hasard ou ses épouses sont-elles victimes d’un mauvais sort? Le mystère demeure. Il demande alors au dieu Serpent de lui trouver une nouvelle femme. Et son vœu est accompli. Il a un premier enfant mâle, Chaka, avec Nandi une jeune femme d’un village voisin. Mais celui-ci est conçu hors mariage.
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
ses autres femmes finissent par enfanter chacune d’un garçon. Mais Chaka, enfant du pêché, génère de la jalousie auprès des autres épouses qui toutes désirent que leur fils soit le successeur de Senza'ngakona. Enfant illégitime, il est maltraité par les autres garçons. Le sage du village demande alors au chef de la tribu de rejeter son premier fils, sinon il révélera son secret. Senza'ngakona accepte.
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
une vieille femme qui possède des pouvoirs magiques et de guérison. Celle-ci prédit un grand destin à son fils et grâce à une poudre magique le rend fort et invincible. Chaka devient peu à peu un jeune guerrier incomparable, avide de bagarres et de batailles. Rien ne lui fait peur. Il réalise de nombreux exploits comme tuer un lion avec une sagaie.
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
les prédictions de la féticheuse se réalisent. Alors qu’il se baigne dans la rivière, le Grand seigneur des eaux, un immense serpent, lui apparaît. Chaka suit les conseils de la vielle femme et ne s’enfuit pas. Les roseaux lui confirment alors son immense destin.
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
Une nuit, alors que sa sœur risque d’être dévorée, Chaka la sauve des mâchoires d’une hyène géante. Humilié de n’avoir pas eu son courage, l’un de ses frères essaye de le tuer. Chaka le dévisage et dans la bagarre tue un autre de ses frères. Fou de rage, son père demande à ses autres fils de tuer Chaka. Celui-ci s’enfuit du village. 
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
où il rencontre un devin. Grâce à un arbre sacré, ce dernier décide de le transformer et lui promet de réaliser son souhait le plus cher et toutes ses ambitions. Mais en contrepartie, il demande au jeune ambitieux «d’oublier tout sentiment généreux, d’étouffer tout souffle d’humanité» en lui. Chaka accepte. Après sa transformation, le devin lui explique que la médecine qu’il a reçue est celle du sang. Devenu invulnérable, le jeune homme trouve refuge dans un village ennemi de celui de son père et y retrouve sa mère. Chaka offre au chef de ce village de devenir son meilleur guerrier et de le protéger. Celui-ci accepte.
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
qui n’hésite pas à massacrer ses ennemis. Ses victoires sont nombreuses. Il devient célèbre. Chaka apprend alors la mort de son père. Dorénavant, il doit devenir un homme et trouver une épouse. Devenu chef des armées, il déclenche des jalousies. Le frère que Chaka avait dévisagé convoite son titre et essaye de le tuer.
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
Il tombe enfin amoureux d’une princesse, Noliwé. Leur amour est réciproque. Rusé et fin tacticien, victorieux aux batailles de Gqokli Hill en 1818 et de la Rivière Mhlatuze en 1819, Chaka devient un chef de guerre respecté, craint de toutes les autres tribus. Il crée alors un nouveau clan. La nation zoulou est née. Il demande aux prisonniers de renier leur famille, de rejoindre son clan et de devenir zoulous.
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
Mais le prix à payer est cher. Le devin lui propose un marché en échange de son triomphe: il devra tuer la femme qu’il aime. Ivre de pouvoir, Chaka accepte et assassine sa bien-aimée. Il fait massacrer ceux qui ont fui les combats. Le peuple commence à rejeter ses agissements de plus en plus tyranniques. Certains guerriers se révoltent et ne veulent plus lui obéir. Il massacre alors plus de 6.000 prisonniers, fait combattre ses propres armées entre elles et achève lui-même les blessés.
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
il finit par assassiner ses autres femmes car il ne veut voir «aucun enfant qui pourrait contrarier (sa) domination». Rejeté par sa propre mère qui l’accuse d’être devenu un monstre, Chaka la tue. En 1828, il est assassiné par ses deux demi-frères, Dingane et Mhlangana.  
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))
«C’est une histoire qui, à première vue, montre une extrême violence parfois déconcertante, mais inhérente à toute histoire portant sur les guerres de conquête et de succession politique.  (…) De la puissance de l’amour, de la trahison, de la mégalomanie du pouvoir, de la vengeance… Chaque lecteur pourra tirer des leçons et apprécier avec beaucoup de recul certains faits politiques sous nos cieux et même ailleurs.»
 (Jean-François Chanson/Koffi Roger N’guessan (Harmattan BD))

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