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AKAA à Paris, une foire pour amateurs d’art contemporain et de design d'Afrique

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
La seconde édition d’AKAA – Also Known As Africa, première foire d’art contemporain et de design centrée sur l’Afrique, revient à Paris du 10 au 12 novembre 2017. Sculpture, peinture, design et photographie, tous les modes d’expression contemporain sont à l’honneur à travers 32 galeries et près de 130 artistes de 28 pays.

GéopolisAfrique vous propose de découvrir 15 photographes, émergents ou confirmés originaires d’Afrique, de sa diaspora ou inspirés par le continent, exposés à cette manifestation unique en France.

est une photographe indépendante ivoirienne qui vit et travaille à Abidjan. Influencée par les travaux d’Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau ou Sebastião Salgado illustrent les pratiques socio-culturelles de l'Afrique de l'Ouest: mouvement nappy (femmes souhaitant conserver leurs cheveux crépus), les bidonvilles d’Abidjan, la beauté féminine noire, la scarification… La photo ci-dessus est tirée de la série «Ca va aller» (2016) (Joana Choumali / 50 Golborne)
né au Cameroun, est de nationalité Burkinabé. Il explique sur le site Sopsiak sa fascination pour la vie des rues, la vie urbaine et la représentation du corps: «Ma démarche découle de mon expérience dans le milieu des cultures urbaines et du dessin. Dans les prises de vue, je cherche à découvrir la complexité de l’espace et du corps humain. Au-delà de son effet visuel, je m’intéresse à l’impact social de cette forme d’expression artistique. Derrière mon objectif, j’aimerai montrer les aptitudes du corps dans ses différents états. Nous pouvons considérer les cultures urbaines comme un refuge, ou une recherche de liberté dans cette jungle qu’est la société. Elles influencent la manière de communiquer et de s’affirmer. En mettant ces cultures en avant, je propose un moyen d’appréhender l’Afrique et sa diaspora sous sa forme la plus dynamique afin de faire naitre une émotion, un questionnement, un intérêt pour son présent et son futur.» Cette photo se nomme Political Bodies 1 (2016). (Siaka Soppo Traore / Out of Africa gallery)
est un photographe autodidacte, Français né en 1969.  Il a vécu 30 ans à l’étranger, dont sept ans en République Démocratique du Congo. Cette photo, intitulé «Leopard Walé», est tiré de la série «I am Walé Respect me/ Forever Walé» (2016). Le walé est un rite initiatique chez les pygmées Ekonda. Avec la collaboration des anciens, des femmes, des enfants, le photographe met en scène ce rituel et réalise ainsi un travail fascinant entre l’anthropologie et l’art. Il raconte dans un entretien au journal Le Point: «Je suis agacé par l'exotisme un peu anecdotique des photos d'Afrique (…). Je suis souvent frustré, aussi, par le fait qu'on ne montre jamais de l'Afrique que les guerres, les viols, les massacres. Cette réalité existe, je ne la nie pas, et elle est au Congo très grave. Mais ce n'est pas mon objet. Je ne suis pas un photographe de la guerre, je suis un photographe de la paix : ce que j'aime montrer, c'est le pays que j'ai découvert et aimé enfant, avec la joie, l'humour, l'extraordinaire créativité de ses habitants.» (Patrick Willocq / Vision Quest )
est un photographe britannique, né en 1978, qui vit en Afrique du Sud. Mamasisi  & Masisi - Letsapo-Mohlakeng et Thabo Lekhotsa - Ha Lesala (2016 ) sont des clichés à la frontière de la photo d’art, du portrait et documentaire. Elles sont issues de la série «The Horsemen of Semonkong» sur les bergers et les cavaliers lesothans. Dans la région montagneuse du Drakensberg au Lesotho, la plupart des petits villages sont inaccessibles en voiture. De là, plusieurs heures, à cheval, sont souvent nécessaires pour rejoindre Semonkong, la ville la plus proche.  (Thom Pierce / ArtCo Gallery)
est une artiste namibienne d’origine allemande. Elle s'intéresse aux questions de la subjectivité, de la temporalité et de l'incarnation par rapport au lieu et à la mémoire (post-) coloniale. La photo «Uakondjisa Kakuekuee Mbari, Namibi Desert» (2013), tirée de la série «Possession», en est une illustration.  (Nicola Brandt / Guns & Rain )
est un photographe sud-africain. Les photos présentées, intitulées Grazia et Sheer (2015), font partie de son travail sur l’esthétique de l'albinisme, les codes et les idéaux de la beauté. Il explique dans un entretien au site Slate: «J’ai toujours été intéressé par ce qui est unique ou par ce qui est considéré par la norme comme différent (…). Dans certains pays africains, les albinos sont particulièrement victimes de discriminations et d'ostracisme en raison de leur couleur de peau, mais c'est pareil dans d'autres régions du monde. Les traditions culturelles et les croyances jouent un rôle certain dans ce phénomène. Certaines croyances affirment que l'albinisme porte malheur, c'est pour cela que les gens sont méfiants. (…) En Tanzanie par exemple, les albinos sont chassés par des sorciers dans certaines régions. Je suis persuadé que la sensibilisation est le seul moyen de casser les tabous autour de l'albinisme.» (Justin Dingwall / ArtCo Gallery)
est né en 1989 au Maroc. Il vit entre Londres et Tanger. En 2014, il a commencé un travail sur les paysages périurbains, reflet d’une société marocaine en pleine mutation. Ses photos sont régulièrement publiées par la presse internationale. Celle-ci (2017) est tirée de sa série sur l’urbanisation massive du royaume chérifien. (Hicham Gardaf / Galerie 127)
est née à Madagascar en 1971. Architecte de formation, elle voyage dans de nombreuses villes des pays de l’océan Indien, d’Asie ou d’Amérique latine, pour comprendre les mutations culturelles des sociétés contemporaines, l’organisation sociale des villes. Ses travaux mêlent anthropologie, architecture, histoire et géographie. Elle explique dans un entretien au magazine C&: «Même si je cherche à transcender les clichés, mes projets émergent à partir de territoires qui se distinguent d’une façon ou d’une autre. Au lieu de focaliser mon regard sur des individus en particulier, j’essaie de trouver des points communs (détails, objets, attitudes) qui touchent au plus grand nombre car ce qui m’importe, c’est de créer des récits autour des cercles qui sont peu visibles.» Cette photo appartient à la série «Ny any amiway» (2011). (Malala Andrialavidrazana  / 50 Golborne)
est né en 1968 à Marrakech (Maroc). Au sujet de sa série de photos The Hole (2015), il explique dans un entretien au Huffington Post: «J'ai toujours remarqué qu'il y avait deux sortes de médinas: celle qui est visitée et parfois habitée par des étrangers et celle qui est abandonnée, occupée par une certaine catégorie de la population. J'ai demandé à quelques habitants de ces quartiers si je pouvais les photographier dans leurs modestes habitations, suivant un processus bien particulier. Je leur avais demandé de les prendre en photo chez eux, mais en les mettant dans des trous que je fais et que je rebouche après la prise de vue.» Ses travaux sont régulièrement exposés dans de grandes manifestations internationales, dédiées à l'art contemporain en Afrique.  (Hicham Benohoud / Loft Art Gallery)
est un artiste contemporain né en Afrique du Sud. Il a travaillé à la technique des effets visuels pour de célèbres réalisateurs comme Oliver Stone, Ridley Scott, Tim Burton... Ces travaux ont été exposés dans le monde entier et sélectionnés pour de nombreux prix. La maîtrise du numérique, de la composition et de la lumière permet au photographe de donner à ses œuvres une nouvelle approche esthétique et moderne. Le cliché présenté provient de Legacy (Home) #3 (2013). (Grant Legassick / 50 Golborne)
né en 1990, est un jeune photographe et graphiste numérique autodidacte. Il célèbre, à travers ses clichés, le quotidien  des habitants de la capitale éthiopienne, Addis-Abeba. Ses photos sont réalisées avec un téléphone portable puis retravaillées numériquement et mis en ligne sur la plateforme photographique Instagram. L’artiste explique: «J’aimerais que le monde regarde fixement le visage d’Addis-Abeba, la ville où je suis né et où j’ai grandi, le beau, le laid et tout ce qui se trouve entre les deux». Cette photo vient de la série «Moving Shadows (2017)». Ce travail reflète la créativité artistique et le dynamisme de l'art africain actuel. Ses œuvres ont été exposées dans plusieurs festivals internationaux. (Girma Berta / Addis Fine Art)
comme Girma Berta, vit et travaille à Addis-Abeba. Michael Tsegaye précise sur le site Africultures: «En tant que photographe, j’essaie autant que possible d’éviter d’être classé. Cela est particulièrement nécessaire lorsqu’on est Africain et plus spécifiquement Ethiopien. Je me place parmi mes pairs, photographes et peintres, du monde entier. En tant qu’Ethiopien, je n’ai pas d’obligation à porter mon regard uniquement sur la douleur. Ma vie, et celle des autres artistes africains, n’est pas rythmée par la pauvreté et les privations, même si ce sont des vues courantes. Je cherche plutôt à comprendre ma vie et le 21ème siècle, et exprimer tout cela à travers l’art.» Cette photo fait partie de son travail intitulé «Future Memories» (2009). (Michael Tsegaye / Addis Fine Art)
est né en Ethiopie en 1974. Elle a passé une enfance itinérante entre le Yémen et l'Angleterre. Ancienne photojournaliste du «Washington Post», elle a créé en Ethiopie le festival Addis Foto Fest, première manifestation dédiée à la photographie en Afrique de l'Est. «L'Afrique est traitée de manière injuste (…), toujours présentée par des images négatives, d'Africains affamés et de conflits (…). Une grande partie de mon travail consiste à effacer le temps et l'espace. Je regarde l'universalité. Je veux penser le continent de manière différente», explique Aïda Muluneh. Avec cette série, elle explore, poétiquement et avec un style inimitable, les questions qu’elle se pose sur la vie, l’amour et sa propre histoire. Cette photo s’intitule «The Sacred Memory of the Divine» (2017). (Aida Muluneh / Galerie MAM – Fondation Donwahi)
est un jeune photographe qui a tout de suite eu conscience du pouvoir de la photographie pour transmettre des idées et une certaine vision du monde. A 24 ans, il fonde le Nii Journal et la Nii Agency: deux entités qui veillent à protéger un idéal de diversité et à mettre en avant différents physiques et personnalités. Nii Journal explore les thèmes de «la sexualité, la couleur de peau et la religion» explique-t-il sur le site Cheese Konbini. Cette photo vient de la série Agape VI (2016). (Campbell Addy / Galerie Number 8)
est un célèbre photographe italien. Sa démarche se situe entre la photographie d’art et le documentaire. Il a beaucoup travaillé sur les minorités et les questions identitaires. Depuis plusieurs années, il s’oriente sur l’histoire de la traite négrière et de l’esclavage. Son œuvre a été exposé dans de nombreux musées ainsi que dans deux livres publiés aux éditions Kehrer. Cette photo, intitulée Obia: The Kiss, Itarno and Shanigwa, Saint Laurent du Maroni (2016) est tiré de l’un d’eux. Il collabore régulièrement dans des médias internationaux (Le Monde, The New Yorker, The New York Times…). (Nicola Lo Calzo / L’Agence à Paris et Dominique Fiat)

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