Coups de feu et grenades lacrymogènes à Tunis
La troisième intervention télévisée du président Ben Ali depuis le début du mouvement de contestation n’a pas calmé la rue.
Plus de 10.000 manifestants se sont ainsi rassemblés à l'occasion de la grève générale décrétée par l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) dans la région du grand Tunis.
Partie de la place Mohamed Ali, la manifestation a parcouru l'avenue Habib Bourguiba, principale artère de la capitale.
Débordant les cordons de police placés en cours de chemin, les
manifestants sont parvenus à atteindre, pour la première fois dans les annales, le siège du ministère de l'Intérieur où ils se sont rassemblés face à un dispositif de sécurité renforcé qui cernait le bâtiment.
Ils se sont ensuite agrippés aux fenêtres de la façade du ministère.
La police a fini par tirer des gaz lacrymogènes sur des manifestants.
Des milliers de personnes scandaient “ Ben Ali dehors ”, “ Ben Ali assassin ”.
_ On a également appris la mort de 13 nouvelles personnes dans la nuit dans des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre dans la région de Tunis.
_ Après trois semaines de troubles violents, le président Ben Ali a promis hier soir à la télévision d'accroître le pluralisme politique, la liberté de la presse et d'internet, et de faire baisser les prix des produits alimentaires de base. Il a également annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat.
Depuis le début des troubles, le bilan établi par le gouvernement s'élevait jusqu'ici à 23 morts, tandis que la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) en recensait hier 66.
La Tunisie est le théâtre de vives contestations depuis le suicide d'un vendeur ambulant diplômé de 26 ans le 17 décembre à Sidi Bouzid (centre). Le mouvement s'est depuis propagé à plusieurs régions du pays, atteignant mercredi le centre de Tunis.
Mikaël Roparz, avec agences
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