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La crise post-électorale en Côte d'Ivoire

Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
En novembre 2010, l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ravive la crise politique de 2002-2003. Les affrontements entre partisans du président sortant Laurent Gbagbo et ceux du chef de l'Etat élu, Alassane Ouattara, exclu du scrutin en 2000, feront plus de 3000 morts en cinq mois et demi.

Si lors de la campagne, le patriotisme et le passé s’imposent dans les programmes politiques, il règne un calme relatif dans le pays. A l’issue du 1er tour, le 31 octobre, sur 14 candidats, il n’en reste que trois : le président sortant Laurent Gbagbo, l'ancien Premier ministre Alassane Ouattara, et l'ex-président Henri Konan Bédié qui appelle ses électeurs à voter Ouattara au second tour, le 28 novembre.

Il faut attendre le 2 décembre pour que la Commission électorale indépendante publie les résultats certifiés par l'Onu. Ouattara est proclamé vainqueur avec 54,1% des voix contre 45,9% à Gbagbo. C’est sans compter avec le Conseil constitutionnel, composé de proches du président sortant, qui invalide ces résultats et proclame Gbagbo vainqueur. Début de la crise.

L'Onu, les Etats-Unis, l'Union européenne, la France…  puis la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine rejettent cette annonce et apportent leur soutien à Alassane Ouattara. Dès lors, des affrontements éclatent entre les deux camps.

Le 17 décembre, Nicolas Sarkozy demande à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir. Le lendemain, ce dernier réclame le départ des 10.000 casques bleus et policiers de l'Onuci et des 950 soldats français du dispositif Licorne.

Laurent Gbago devant la justice
Jusqu’au 31 mars, Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir dans la capitale, Abidjan, où Alassane Ouattara vit retranché à l’hôtel du Golf, sous protection de Casques bleus. Sa chute s’accélère avec l’offensive-éclair des Forces républicaines de Côte d'Ivoire soutenant Ouattara, au sud et à l’ouest du pays. Le 31 mars, elles cernent la capitale : la bataille d'Abidjan débute. Grâce à l’appui des hélicoptères de la force Licorne et des Casques bleus, les armes lourdes du camp Gbagbo sont neutralisées, comme l’autorise la résolution 1975 de l’ONU.

La bataille fait rage jusqu’au 11 avril. A cette date, Laurent Gbagbo et son épouse Simone sont arrêtés. Le président sortant demande «l'arrêt des armes». Le président élu prône la réconciliation et annonce des poursuites judiciaires contre son prédécesseur.

Le 28 novembre 2011, l'ex-président ivoirien a été entendu pour la première fois par un juge ivoirien à Korhogo, au nord du pays, où il est détenu. Il est accusé de «crimes économiques» entre décembre 2010 et avril 2011. Parallèlement à la justice ivoirienne, la Cour pénale internationale enquête depuis octobre sur de présumés crimes contre l'humanité et crimes de guerre imputables aux deux camps. Le 29 novembre, elle a envoyé un mandat d'arrêt à Laurent Gbagbo qui a été transféré à La Haye dès le lendemain.

Aujourd’hui, l'ONU dit redouter un regain de violences, notamment sexuelles - au moins 1.121 femmes et enfants ont été victimes de «violations graves des droits des personnes» depuis novembre 2010 en Côte d'Ivoire, selon l'Unicef  et l'ONG Save the children -,  à l'occasion des législatives du 11 décembre.

La date arrêtée par le gouvernement en poste

Laurent et Simone Gbagbo, le 11 avril 2011, après leur arrestation à Abidjan. (Aristide Bodegla / AFP)
Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro et le président Alassane Ouattara, le 12 avril 2011 à Abidjan. (Aristide Bodegla / AFP)
Les "jeunes patriotes" pro-Gbagbo, lors d'un meeting à Abidjan, le 29 décembre 2010. (AFP PHOTO/ SIA KAMBOU)
Démonstration de force des partisans de Ouattara à Abobo, le 19 février 2011. (AFP PHOTO/ISSOUF SANOGO)

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