Côte d'Ivoire : une manifestation anti-Gbagbo dispersée
L'ancien Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara avait lancé hier un appel à manifester "à l’égyptienne" dans les rues d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire.
Reconnu par la communauté internationale comme vainqueur de l'élection présidentielle, Alassane Ouattara entendait ainsi pousser son rival, le président sortant Laurent Gbagbo, à abandonner le pouvoir.
Mais ce matin, les forces de sécurité ivoiriennes ont dispersé les manifestants en utilisant des gaz lacrymogènes et en ouvrant le feu, faisant au moins trois morts, trois jeunes, et plusieurs blessés, selon des témoins. Une grenade lacrymogène serait tombée sur un marché, obligeant des dizaines de femmes à prendre la fuite.
Couvre-feu
En réponse à l’appel d’Alassane Ouattara, le camp Gbagbo a par ailleurs annoncé l’instauration d’un couvre-feu nocturne ce week-end : vendredi de 22 heures à 6 heures et samedi de 21 heures à 6 heures. La semaine dernière, les forces pro-Gbagbo ont tué au moins six personnes à Abobo.
Ouattara et Gbagbo se disputent la présidence de la Côte d'Ivoire depuis le second tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre dernier. Annoncée par la commission électorale, la victoire d'Alassane Ouattara a été reconnue par les Nations unies mais invalidée par le Conseil constitutionnel, composé de proches de Laurent Gbagbo, qui a proclamé le président sortant vainqueur de l’élection.
Selon les Nations unies, les violences politiques ont causé environ 300 morts en Côte d’Ivoire depuis le scrutin. Il s’agit principalement de partisans d’Alassane Ouattara.
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