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Côte d'Ivoire : scènes de guerre et ultimatum international

La capitale ivoirienne et plusieurs villes du pays ont connu hier de véritables scènes de bataille avec des tirs à l'arme lourde. Les partisans d'Alassane Ouattara ont tenté de marcher sur la radio-télévision officielle. Le bilan est très incertain. Il y aurait au moins 10 morts à Abidjan et une trentaine de blessés. Les Etats-Unis ont lancé un ultimatum à Laurent Gbagbo, et l'Europe prépare des sanctions, tandis que les partisans de Ouattara promettent de remettre ça aujourd'hui, en marchant cette fois vers le siège du gouvernement à Abidjan.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La situation tourne au début de guerre civile en Côte d'Ivoire. Dans la soirée, le calme est revenu sur la capitale, mais les partisans d'Alassane Outtara, qui revendique la victoire aux élections présidentielles, ne sont pas échaudés par le nombre de victimes après avoir tenté de marcher sur la radio-télévision officielle à Abidjan. Au moins 10 personnes auraient été tuées, selon les informations de notre envoyé spécial.

Des milliers de personnes sont descendues dans la rue à l'appel de Guillaume Soro, le Premier ministre de Ouattara, pour aller installer un autre directeur à la radio-télé. Mais les forces de sécurité, restées fidèles à Laurent Gbagbo, se sont opposées à la tentative. Le quartier a été bouclé et les manifestants évacués.

Près de l'hôtel du Golf, devenu le QG du camp Ouattara, des combats ont eu lieu, avec des échanges de tirs entre les partisans des deux présidents. Des armes lourdes ont été employées. Pour preuve, une roquette a touché l'enceinte de l'ambassade des Etats-Unis, à proximité des combats.
_ 800 casques bleus ont pris position autour de l'hôtel du Golf.

Malgré leur échec, les partisans de Outtara, Guillaume Soro en tête ont annoncé qu'ils tenteraient à nouveau ce vendredi d'accéder à la télévision et à la Primature, le siège du pouvoir.

A l'intérieur du pays, la situation a semblé déraper aussi sur l'ancienne ligne de partage entre l'ex-rebellion des Forces nouvelles, de Guillaume Soro, rallié à Ouattara, donc, et les forces de sécurité fidèles à Gbagbo. Ligne fixée à l'issue de la guerre civile de 2003-2004. Des combats ont fait au moins 27 blessés à Tiébissou.

La France a appelé à la retenue, tout en soutenant Alassane Outtara. Les Etats-Unis ont de leur côté haussé le ton, rejoint par Paris. Les Américains ont donné “quelques jours” à Laurent Gbagbo pour quitter le pouvoir, sous peine de s'exposer à des sanctions. L'Union européenne est sur la même ligne et concocte des sanctions ciblées contre le président ivoirien sortant et des personnes de son entourage : geler leurs avoirs, les interdire de visas essentiellement.

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