Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo introuvable
Le nœud gordien est-il sur le point d'être tranché en Côte d'Ivoire ? L'incertitude plane, alors que Laurent Gbagbo, le président sortant, semble avoir disparu des écrans radar. Selon l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire, Jean-Marc Simon, actuellement bloqué dans sa résidence d'Abidjan, qui jouxte celle du président ivoirien, Laurent Gbagbo n'est pas dans la résidence présidentielle de Cocody. Il n'est pas non plus dans le palais présidentiel, affirme le diplomate.
Selon le patron de l'ONU en Côte d'Ivoire, Young-Jil Choï, le président sortant pourrait se trouver entre le palais et la résidence, peut-être dans une des implantations militaires qui y sont, mais en tout état de cause, il n'aurait pas quitté le pays. Les déclarations de son représentant en Europe vont dans le même sens : “le président Laurent Gbagbo n'a pas l'intention d'abdiquer ou de se rendre à un quelconque rebelle que ce soit. Il fait face à un coup d'Etat post-électoral de Alassane Ouattara, qui est soutenu par une coalition internationale”, dénonce Toussaint Alain. Il confirme que Laurent Gbagbo est “sur le territoire ivoirien”, mais il ne dit pas où exactement.
_ L'Unio africaine, en revanche, a demandé à Laurent Gbagbo de céder immédiatement le pouvoir à Alassane Ouattara. Une position qui trouve un écho à Paris. Le Quai d'Orsay a en effet souhaité que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir : “le plus tôt sera le mieux”, insiste Bernard Valero, porte-parole du ministère.
A Abidjan, les combats se poursuivent et un panache de fumée s'élève au dessus du palais présidentiel, dans le quartier du Plateau. Des détonations résonnent : tirs à l'arme lourde ou rafales d'armes automatiques. Des accrochages se produiraient également dans le secteur de la Radio-télévision ivoirienne (RTI).
Une employée suédoise de l'ONU, âgée d'une trentaine d'années, a été tuée chez elle, probablement par une balle perdue. Les étrangers restent soit cloîtrés chez eux, soit se sont mis sous la protection de l'armée française, dont les éléments de la force Licorne patrouillent en ville. Ils ont accueilli plus de 500 étrangers, dont environ 150 Français au camp de Port-Bouët.
Grégoire Lecalot, avec agences
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