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Côte d'Ivoire : à qui attribuer les massacres de Duékoué ?

Le bilan est incertain : entre 330 et 1.000 morts, selon les premiers décomptes des organisations internationales. La bataille de Duékoué s'est soldée par un bain de sang. Mais, au-delà du macabre décompte, il s'agit de comprendre qui sont les morts et surtout qui sont les tueurs. L'Onuci attribue le massacre aux deux camps. Selon elle, les forces pro-Ouattara pourraient même être responsables de la majorité de ces exécutions.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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"Un évènement choquant par son ampleur et sa brutalité" : c'est ainsi que le Comité international de la Croix-Rouge a qualifié les tueries perpétrées à Duékoué, dans l'Ouest du pays, en début de semaine.
Cette région, agitée par des rivalités ethniques très fortes, semble avoir connu des affrontements entre communautés très sanglants, notamment dans la journée de mardi.

C'est ce jour-là que les forces fidèles à Alassane Ouattara ont pris le contrôle de la ville. Journée qui aurait fait 800 morts selon le CICR, qui s'est gardé de désigner un responsable. Le gouvernement Ouattara a promptement affirmé ce matin avoir découvert des charniers dans l'Ouest, accusant les partisans de Laurent Gbagbo d'être les meurtriers.

Pourtant, la Mission de l'Onu en Côte d'Ivoire qui a envoyé une délégation sur place affirmerait plutôt le contraire. Elle attribue une centaine de morts à des mercenaires de l'ancien président Gbagbo, juste "avant la prise de la ville". Mais elle impute aussi 330 victimes aux pro-Ouattara. Des hommes "exécutés la plupart par les dozos (chasseurs traditionnels) des FRCI" (les Forces républicaines de Côte d'Ivoire).

Ces forces fidèles à Ouattara pourtant se défendent de toute attaque aveugle. Les personnes tuées étaient "des miliciens et pas des
civils", disent-elles, ajoutant que "les dozos ne sont donc pas membres des Forces républicaines mais des sympathisants".

330 et 100 ne font pas les 800 morts avancés par le CICR. Mais Guillaume N'Gefa, chef adjoint de la Division des droits de l'Homme de l'Onuci, interrogé par l'AFP, se dit convaincu que ces chiffres seront "revus à la hausse". Une équipe sur place continue d'enquêter.

Caritas enfin, organisation caritative catholique, qui est allée sur place, a constaté la présence de très nombreux cadavres de personnes tuées par balles ou mutilées à coups de machettes et parle de "plus de 1.000 morts".

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