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"On n’a plus confiance en nos soldats" : le sentiment d’abandon des Congolais à Beni à deux jours d'élections générales

À deux jours des élections en République démocratique du Congo, les tueries se poursuivent dans la ville martyre de Beni, au nord-est du pays. Malgré la présence des Casques bleus, les habitants se sentent abandonnés.

Article rédigé par Anthony Fouchard - édité par Clémence Gourdon Negrini
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
À Beni et Butembo, les élections ont été reportées au mois de mars 2019, officiellement en raison de l'épidémie d'Ebola et des violences. (ALEXIS HUGUET / AFP)

Joseph Nziwa recouvre délicatement son oncle d’un linge bleu. Il a été abattu il y a quelques jours dans son champ de cacao, à Beni, ville du nord-est congolais, énième victime d'un conflit qui ravage une partie du pays. Si des rebelles ougandais sont pointés du doigt, ces tueries ne sont jamais revendiquées. 

"Nous sommes abandonnés, ça se voit et on ne peut pas se cacher la face, explique Joseph Nziwa. La sécurité n’est pas là. On arrive en retard. Et ce retard a trop duré." Un retard que l'homme explique par le flou autour de l'identité des tueurs : ils sont "inconnus, insaisissables". 

Certains affirment que ce sont les ADF, des rebelles venus d'Ouganda qui se livrent à ces massacres.

Joseph Nziwa, un habitant de Beni

à franceinfo

"Ces présumés ADF portent souvent les mêmes tenues militaires que les soldats congolais. (...) On n’a plus du tout confiance en nos soldats", conclut Joseph Nziwa. Avec le reste de la famille, il va enterrer "Papa Balthazar" dans son champ de cacao.

Depuis 2013, plus d’un millier de personnes ont été tuées, sans que ces massacres ne soient revendiqués et sans qu’aucune des forces en présence ne soit capable de changer les choses. À Beni et Butembo, deux villes de l'est du pays, les élections de dimanche ont été reportées au mois de mars 2019, officiellement en raison de l'épidémie d'Ebola et des violences.  

Le sentiment d’abandon des Congolais à Beni alors que les tueries se poursuivent - reportage d'Anthony Fouchard

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