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Présidentielle en Centrafrique : l’outsider favori, 20 candidats se retirent

Le candidat indépendant Faustin Archange Touadéra, ancien Premier ministre, crée la surprise à Bangui en passant du statut d’outsider à celui du favori. Ses concurrents ne décolèrent pas et demandent «l’arrêt des opérations électorales». Ils font planer le doute sur la tenue du second tour fin janvier.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Election dans une école le 30 décembre 2015 à Bangui, en Centrafrique. (HERVE CYRIAQUE SEREFIO / ANADOLU AGENCY/AFP)

Ils étaient 30 candidats à se présenter devant près de deux millions d’électeurs le 30 décembre 2015. Les Centrafricains croyaient pouvoir tourner la page de trois ans de violences, entamées en mars 2013 après le renversement du président François Bozizé. Ironie de l’Histoire, c’est un proche de ce dernier, l’ancien Premier ministre Faustin Archange Touadéra qui dément tous les pronostics en arrivant en tête du premier tour. Il défait au passage un autre ancien Premier ministre, Anicet Georges Dologuélé, qui a reçu le soutien officiel du parti du président renversé par l’ex-rébellion Séléka. Il arrive surtout à passer devant les «fils de», Jean-Serge Bokassa, Sylvain Patassé et Désiré Kolingba, deux fils d’anciens présidents.

 
Ces résultats ne concernent que 25% des votants. «Mascarade», s’étranglent d’indignation une vingtaine de candidats qui appellent à «l’arrêt des opérations électorales». «Comment Touadéra peut-il arriver en tête alors qu'il n'a quasiment pas battu campagne, que ce soit à Bangui ou en province? Les instances internationales se sont jouées de nous. C'est comme si on réinstallait Bozizé au pouvoir», affirme l'entourage de Sylvain Patassé.
 
Karim Meckassoua ne décolère pas. Donné favori, il se retrouve loin de Faustin Archange Touadéra. Avec ses camarades d’infortune, il invite «tous les acteurs impliqués à se mettre autour de la table pour définir les modalités pour la sauvegarde de la nation». Les opposants à la poursuite du scrutin laissent planer le doute sur la tenue du second tour prévu le 31 janvier 2016.

 
La communauté internationale, qui n’a pas constaté d’irrégularités, a salué le succès du premier tour qui s’est déroulé sans violence ni incident majeur. Les résultats définitifs seront rendus publics prochainement. Il n’est pas sûr qu’ils seront acceptés par tous les candidats.
 
Pour l’instant, les deux candidats arrivés en tête, selon les premiers résultats, Faustin Archange Touadéra et Anicet Georges Dologuélé, ont décidé de maintenir leur candidature. 

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