Cet article date de plus de treize ans.

Carnets de reportage en Algérie : Diar Echems ou la vie à 12 dans 27 mètres carrés

A la veille de la grande marche pour les libertés organisée par les opposants au pouvoir algérien, alors que la Libye et Bahreïn s'enflamment, l'Algérie s'engagera-t-elle à son tour dans une révolution ? Toute cette semaine, l'envoyée spéciale de France Info, Isabelle Labeyrie a pris le pouls de la société algérienne. L'une des questions les plus sensibles dans le pays est celle du logement. Notre reporter s'est rendue dans le quartier de Diar Echems, à Alger. Elle nous ouvre ses carnets de reportage...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Radio France © France Info)

Le quartier de Diar Echems (“Les maisons du soleil”), à Alger, n'est pas très difficile à trouver. D'abord parce qu'il n'est pas très éloigné du palais présidentiel. Ensuite parce que tout le monde le connaît. En 2009 et en 2010, il a été le lieu d'émeutes. La colère des habitants s'explique rien qu'en jetant un coup d'œil à leurs logements.

Dans cette cité nationalisée qui s'est dégradée au fil des ans, les appartements sont exigus. Deux ou trois familles doivent pourtant s'y serrer. Les conditions de vie sont donc à l'avenant et, comme sur les navires de l'ancien temps, les habitants doivent y pratiquer le système de la “bannette chaude” : chacun dort à tour de rôle dans un même lit. Construire sa vie à Diar Echems relève alors du rêve inaccessible.

La cité de Diar Echems vit toutefois ses derniers mois. Les barres d'immeubles se vident et les habitants sont en passe d'être relogés... dans d'autres barres d'immeubles, plus grandes, et plus lointaines, dans la plaine de la Mitidja. Mais les habitants y gagneront-ils au change ? Dans un premier temps, sans doute, mais à plus long terme, rien n'est moins sûr.

Tous les matins cette semaine, retrouvez une nouvelle page des carnets de reportage d'Isabelle Labeyrie. Demain, notre reporter suivra une marche improvisée à Alger, lancée par un groupe d'opposition sur Facebook.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.