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Patrimoine immatériel : Epiphanie éthiopienne, gnaoua, morna et kwagh-hir sont les nouveaux trésors africains de l'humanité

Ils sont désormais inscrits sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Maalem Hamid El Kasri (centre) entouré de son groupe. A droite, Cesaria Evora. (YOUSSEF BOUDLAL/REUTERS -  MACON VALERIE/SIPA)

Le gnaoua du Maroc et la morna du Cap-Vert, célèbres genres musicaux, l'Epiphanie éthiopienne et le Kwagh-hir du Nigeria appartiennent désormais au patrimoine immatériel de l'humanité. Ils font partie de la trentaine de pratiques qui ont été rajoutées à la Liste lors de la réunion du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel à Bogota, en Colombie, qui s'achève le 14 décembre 2019. A l'instar de l'ensemble des connaissances, du savoir-faire, des traditions et des pratiques associés au palmier dattier – candidature inédite portée par 14 pays dont 5 pays africains (Egypte, Mauritanie, Maroc, Tunisie et Soudan). 

L’Epiphanie éthiopienne est un festival, célébré partout en Ethiopie, qui commémore le baptême de Jésus-Christ par Jean le Baptiste. Chaque année, le coup d'envoi des festivités est donné le 18 janvier. 

Le Kwagh-hir est, lui, une représentation théâtrale chez les Tiv qui représentent 50% de la population de l’Etat de Benue, dans le sud-est du Nigeria.

Le patrimoine des communautés

Plusieurs critères sont pris en compte pour l'inscription d'une pratique culturelle. L'un d’eux est "le consentement et l’implication des communautés concernées", expliquait Tim Curtis, secrétaire de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, avant la rencontre de Bogota. "C'est très important parce que selon la Convention (pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, NDLR), le patrimoine culturel immatériel n’appartient pas aux Etats ou à des institutions mais aux communautés qui les pratiquent." Ainsi, le pays candidat "doit démontrer que le dossier a été élaboré dès le début avec la participation des communautés".

En prélude à la rencontre du comité, un organe d’évaluation indépendant émet des avis qui donnent une idée sur les chances d’une candidature d’aboutir. Cependant, le Comité intergouvernemental reste souverain dans sa prise de décision. 

A Bogota, ce dernier a aussi examiné "six demandes d’inscription sur la Liste du patrimoine culturel immatériel nécessitant une sauvegarde urgente". Cette liste est composée de pratiques culturelles menacées notamment parce qu’elles risquent de ne pas être transmises à la génération suivante.

Trois des quatre candidatures émanant du continent africain ont été retenues le 10 décembre 2019. A savoir : les rituels et pratiques associés au sanctuaire de Kit Mikayi (un ensemble de rochers qui se situe dans l’ouest du Kenya) en pays Luo (région de Nyanza) ; le séga tambour des Chagos, un genre musical mauricien né pendant l’esclavage, et le seperu du Botswana. Cet art renvoie au "chant, à la danse et aux rituels sacrés qui rythment la vie des membres de la communauté veekuhane", originaire d'Afrique du Nord et qui s'est installée au Bostwana le long de la rivière Choba, à la frontière avec la Namibie.

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