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Burkina Faso : situation confuse à Ouagadougou où des tirs ont été entendus

Le signal de la télévision nationale est interrompu.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des soldats burkinabè sont vus déployés à Ouagadougou, la capitale du Burkina, le 30 septembre 2022. Des tirs ont été entendus dans la ville aux premières heures de la journée.  (OLYMPIA DE MAISMONT / AFP)

De nombreux Burkinabè ont entendu des tirs vendredi 30 septembre 2022, avant l'aube, à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, dans le quartier abritant la présidence et le QG de la junte militaire au pouvoir depuis janvier dernier, et le signal de la télévision nationale a été coupé. "J'ai entendu de lourdes détonations vers 4H30 (locales et GMT), et là les routes autour de ma maison sont barrées par des véhicules militaires", a confié l'un d'eux à l'AFP, vivant près de la présidence. L'origine de ces tirs restait inconnue vendredi matin. Plusieurs axes de la capitale burkinabè étaient bloqués dans la matinée par des militaires, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces militaires sont postés sur les principaux carrefours de la ville, notamment dans le quartier de Ouaga 2000 où se situe la présidence et le camp militaire de la junte au pouvoir, mais aussi devant le siège de la télévision nationale, a constaté l'un d'eux. Le signal de la télévision nationale a été coupé vendredi matin, un écran noir remplaçant les programmes avec un message indiquant "No video signal" ("Pas de signal vidéo").

Les attaques jihadistes se multiplient

Le Burkina Faso est dirigé par une junte militaire qui a renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré. L'homme fort de cette junte, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, avait promis de faire de la sécurité sa priorité, dans ce pays miné depuis des années par des attaques jihadistes. Mais la situation ne s'est pas améliorée et les attaques meurtrières, touchant des dizaines de civils et soldats, se sont poursuivies. Cette semaine encore, un convoi qui devait ravitailler en vivres la ville de Djibo (nord) a été attaqué par des jihadistes présumés : 11 soldats sont morts, 28 personnes ont été blessées et 50 civils portés disparus, selon le dernier bilan officiel.

Depuis 2015, les attaques récurrentes de mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, principalement dans le nord et l'est du pays, ont fait des milliers de morts et provoqué le déplacement de quelque deux millions de personnes. Depuis l'an dernier, le Burkina Faso est devenu l'épicentre des violences dans le Sahel, avec plus d'attaques meurtrières qu'au Mali ou au Niger en 2021, selon l'ONG Acled. Plus de 40% du territoire est hors du contrôle de l'Etat, selon des chiffres officiels.

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