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Mortalité en masse des éléphants au Botswana : une bactérie en cause

La mort de plusieurs centaines d'éléphants au printemps n'était pas liée au braconnage. La consommation d'une eau contaminée en serait la cause.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Début juillet 2020, les responsables du Parc National de l'Okanvango alertait sur la mortalité d'éléphants dans la zone du delta. Environ 400 pachydermes ont été retrouvés morts en quelques mois. (- / NATIONAL PARK RESCUE)

La mort à répétition des pachydermes avait frappé l’opinion publique en ce début d’été 2020. On évoquait la mort d'au moins 400 individus entre le Botswana et le Zimbabwe, sur une période de trois mois.

A l'époque, en attente d’analyses, aucune explication à cette mortalité n'avait été donnée. Aujourd’hui, on en sait plus. "Les décès ont été causés par un empoisonnement dû à une cyanobactérie qui se développait dans des points d'eau", a expliqué aux journalistes Mmadi Reuben, vétérinaire au ministère de la Faune sauvage et des Parcs nationaux du Botswana. En fait, les animaux ont consommé une eau qui était devenue toxique.

Bactéries mortelles

Il existe 2 000 espèces de cyanobactéries réparties en 150 genres. En milieu aquatique, elles prolifèrent lors de phénomènes d’eutrophisation, c’est-à-dire d’accumulation excessive de nutriments. La décomposition de cette biomasse par les bactéries induit un épuisement en oxygène du milieu, voire l'émission de gaz toxique. Or, certaines de ces cyanobactéries, une quarantaine, sécrètent ou contiennent des neurotoxines pouvant provoquer la mort chez divers animaux et chez l'homme.

Le cadavre retrouvé à proximité d'une mare donne une idée du rôle de  l'eau dans la mortalité des éléphants. (- / NATIONAL PARK RESCUE)

La mort des pachydermes a cessé fin juin avec l’assèchement des points d’eau, a expliqué Mmadi Reuben, et des analyses de sang des éléphants morts ont confirmé la présence de neurotoxines. En revanche, le type de toxine n’a pas été établi.

Reste une question : on ignore encore pourquoi d’autres animaux n’ont pas été touchés dans la région du delta de l’Okavango.

Au Zimbabwe voisin, touché également par une mortalité soudaine d’éléphants, des échantillons prélevés sur les animaux morts ont été envoyés en Grande-Bretagne, mais l’empoisonnement n’a pas encore été confirmé.

Dans un premier temps, le braconnage ou l'empoisonnement délibéré avaient été écartés, tout comme une infection à l’antrax par ingestion de plantes.

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