Après dix jours de captivité, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas sont attendus samedi 11 mai à l'aéroport militaire de Villacoublay. Les deux touristes français, enlevés le 1er mai pendant un séjour au Bénin, ont été libérés par les commandos de marine français dans le nord du Burkina Faso, dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai, au cours d'une opération qui a coûté la vie à deux soldats d'élite français. Au micro d'Europe 1, samedi matin, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a déploré les "risques majeurs" pris par les deux voyageurs. Le pays où ils ont été enlevés était pourtant jusqu'à présent épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest."La plus grande précaution doit être prise dans ces régions""La zone où étaient nos compatriotes était considérée depuis déjà pas mal de temps comme une zone rouge, c'est-à-dire une zone où il ne faut pas aller, où on prend des risques majeurs en y allant", a expliqué le ministre. Jean-Yves Le Drian a jugé qu'"il faut que tous ceux qui veulent faire du tourisme dans ces pays s'informent auparavant de ce qu'on appelle les 'conseils aux voyageurs', qui sont mis en place et entretenus régulièrement par le Quai d'Orsay et qui indiquent les zones sûres, les zones à petit risque et les zones à gros risque."La plus grande précaution doit être prise dans ces régions pour éviter que de tels enlèvements n'aient lieu, et pour éviter des sacrifices de nos soldats.Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangèressur Europe 1Dans ses conseils aux voyageurs, le Quai d'Orsay écrit à propos du Bénin qu'"en raison d'activités possibles de groupes armés et du risque d'enlèvement, il est formellement déconseillé de se rendre dans les zones frontalières du Burkina Faso, y compris les parcs nationaux de la Pendjari et du W, et les zones cynégétiques mitoyennes du parc de la Pendjari et de l'Atakora." Or les deux Français n'étaient jamais rentrés de leur expédition avec leur guide béninois, Fiacre Gbedji, retrouvé mort, dans le parc national de la Pendjari.