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Qui étaient les deux militaires français morts lors de l'opération de libération des otages au Burkina Faso ?

Il s'agit de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, "tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales", a précisé l'Elysée ce vendredi dans un communiqué.

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France Télévisions
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Le 10 mai 2019, la Marine nationale a dĂ©plorĂ© la mort de deux militaires au Burkina Faso : CĂ©dric de Pierrepont et Alain Bertoncello. (MARINE NATIONALE)

Les forces spĂ©ciales françaises ont libĂ©rĂ© quatre otages dans le nord du Burkina Faso, dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai. Au cours de cette intervention, deux militaires français ont Ă©tĂ© tuĂ©s, ont annoncĂ© les autoritĂ©s. Il s'agit du "maĂ®tre CĂ©dric de Pierrepont et [du] maĂ®tre Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opĂ©rations spĂ©ciales", prĂ©cise l'ElysĂ©e dans un communiquĂ©. "La Marine nationale est en deuil", ajoute cette dernière dans une publication sur Facebook.

Qui sont ces deux "hĂ©ros qui ont donnĂ© leur vie pour sauver celle des autres", selon les mots de la ministre des ArmĂ©es, Florence Parly ?

Ils faisaient partie d'un commando prestigieux

Tous deux Ă©taient membres du prestigieux commando Hubert, l'une des sept unitĂ©s de commandos de la Marine nationale, basĂ©e Ă  Saint-Mandrier, dans le Var. MaĂ®tre CĂ©dric de Pierrepont avait ralliĂ© cette unitĂ© en aoĂ»t 2012. "Il y occupait les fonctions de chef de groupe commando depuis le 1er avril 2018", prĂ©cise la Marine nationale. De son cĂ´tĂ©, maĂ®tre Alain Bertoncello faisait partie du commando depuis juillet 2017. 

D'après le site de Cols bleus, le magazine de la Marine nationale, cette unitĂ© est experte en action "sous-marine, en contre-terrorisme et libĂ©ration d'otages". Le commando Hubert "n'accueille que les titulaires du certificat de nageur de combat, dĂ©livrĂ© Ă  l'issue d'une formation très sĂ©lective de 9 mois Ă  l'Ă©cole de plongĂ©e situĂ©e Ă  Saint-Mandrier. Moins de cinq commandos la rĂ©ussissent chaque annĂ©e", prĂ©cise le site. Dans le cadre de leur formation, ils ont Ă©tĂ© basĂ©s Ă  Lorient (Morbihan), ajoute France 3 Bretagne.

Ils étaient jeunes mais expérimentés

CĂ©dric de Pierrepont est nĂ© en 1986 et est entrĂ© dans la Marine nationale en 2004. "Il cumulait quinze ans de service, au cours desquels il a plusieurs fois Ă©tĂ© engagĂ© sur des théâtres d’opĂ©rations en MĂ©diterranĂ©e, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il Ă©tait dĂ©ployĂ© depuis le 30 mars dernier", ajoute la Marine.

Alain Bertoncello, nĂ© en 1991, n'avait, lui, pas encore 30 ans. EntrĂ© dans la Marine nationale le 14 fĂ©vrier 2011, "il cumulait plus de sept ans de service""Le maĂ®tre Bertoncello a participĂ© Ă  des missions de dĂ©fense des intĂ©rĂŞts maritimes français aux Seychelles et Ă  plusieurs opĂ©rations extĂ©rieures au Qatar, au Levant et au Sahel ; théâtre sur lequel il Ă©tait engagĂ© depuis le 30 mars dernier." 

Ils étaient originaires du Morbihan et de Haute-Savoie

CĂ©dric de Pierrepont est nĂ© Ă  Ploemeur, commune voisine de Lorient, Ă©crit France 3 Bretagne. Issu d'une famille modeste, il fait l'essentiel de sa scolaritĂ© dans la commune voisine de Lanester, prĂ©cise Ouest France. Dès l'enfance, ce cadet d'une fratrie de cinq enfants, passionnĂ© de basket, veut devenir militaire. "C'Ă©tait quelqu'un, se souvient le directeur du collège Notre-Dame du Pont, Jacques Le Boudec, qui a Ă©tĂ© un de ses enseignants. Quelqu'un de droit, de confiance, toujours lĂ  pour aider les autres. Il avait une très forte prĂ©sence par son physique et sa personnalitĂ©. Dans la cour, c'Ă©tait un peu la tour de contrĂ´le, il suffisait d'aller le voir pour calmer tout le monde."

C'était un chef en devenir.

Jacques Le Boudec, ancien professeur de Cédric de Pierrepont

Ă  "Ouest France"

Alain Bertoncello Ă©tait, lui, originaire de la rĂ©gion d'Annecy, oĂą il a notamment Ă©tĂ© scolarisĂ© en option sport au lycĂ©e Baudelaire, en face du 27e bataillon de chasseurs alpins, selon France Bleu Savoie. Dernier d'une famille de trois enfants, il Ă©tait amateur de sports de nature, comme le ski et le vĂ©lo. Ses parents, tous deux enseignants de lycĂ©e, rĂ©sident toujours dans la maison familiale de Montagny-les-Lanches, Ă  10 km d'Annecy. "C'est un gamin de Montagny, souligne la maire du village. Avec l'armĂ©e, il avait trouvĂ© sa voie."

Ils étaient pacsés

Cédric de Pierrepont s'était pacsé avec sa compagne. "Cédric a voulu venir
me la présenter à la maison lors de son dernier passage en Bretagne, il y a un
mois et demi, raconte au Télégramme l'un de ses amis proches, Christophe, fusilier marin à Lorient. J'ai décliné, en disant que ça serait pour la prochaine fois. J'ai le
cĹ“ur brisĂ©. Il va terriblement me manquer." Cet ami, rencontrĂ© dès le lycĂ©e, avec qui il a suivi "le mĂŞme parcours" dans la marine, affirme qu'"on savait qu'il pouvait tout donner, mĂŞme sa vie â€“ et il l'a fait".

Alain Bertoncello Ă©tait Ă©galement pacsĂ©. Ses parents "sont très forts, ils sont fiers de leur fils", a indiquĂ© Ă  France 3 Auvergne-RhĂ´ne-Alpes la maire de Montagny-les-Lanches, qui s'est rendue Ă  leurs cĂ´tĂ©s après l'annonce de la mort du militaire.

Ils avaient reçu de nombreuses décorations

Tous deux sont passĂ©s par diverses unitĂ©s depuis le dĂ©but de leur carrière militaire. CĂ©dric de Pierrepont a commencĂ© en tant que fusilier marin, spĂ©cialisĂ© dans la protection-dĂ©fense des sites de la marine. "Il [s'est distinguĂ©] en terminant premier sur quarante-sept de son cours de Brevet Ă©lĂ©mentaire", salue la Marine nationale. Dans la suite de sa carrière, il a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© notamment de la "croix de la Valeur militaire et d'une citation Ă  l'ordre de la Brigade avec attribution de la MĂ©daille d'or de la DĂ©fense nationale"

Alain Bertoncello avait lui aussi commencĂ© comme fusilier marin avant d'intĂ©grer le commando Jaubert puis Hubert. "Il Ă©tait titulaire d'une citation Ă  l'ordre du rĂ©giment avec attribution de la MĂ©daille d'or de la DĂ©fense nationale et Ă©tait dĂ©corĂ© de la MĂ©daille d'Outre-mer pour le Moyen-Orient ainsi que de la MĂ©daille d'argent de la DĂ©fense nationale", souligne la Marine nationale.

Ils sont morts sous les balles des ravisseurs

L'opĂ©ration qui leur a coĂ»tĂ© la vie s'est dĂ©roulĂ©e dans la nuit de jeudi Ă  vendredi dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière malienne, qui est la zone d'influence de l'Etat islamique au grand Sahara. Les militaires français, en investissant ce campement, ont tuĂ© quatre personnes, ravisseurs ou simples geĂ´liers. C'est dans l'Ă©change de coups de feu que les deux hommes ont trouvĂ© la mort. Aucun autre soldat français n'a Ă©tĂ© touchĂ© lors de cette opĂ©ration. 

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