Bénin : au chevet de la folie
Élu en 2016 l'Africain de l'année, Grégoire Ahongbonon a décidé de dédier sa vie aux personnes atteintes de troubles psychiques en Afrique de l'ouest. Reportage.
Grégoire Ahongbonon part régulièrement dans les rues de Cotonou (Bénin), à la recherche d'hommes et de femmes à la dérive. En Afrique, quand on finit dans la rue, c'est la plupart du temps qu'on a des problèmes psychiatriques. Grégoire rencontre Marcelin et il parvient à le convaincre de monter avec lui dans sa voiture. Voilà près de deux ans que Marcelin erre, en rupture avec sa famille, manifestement dépressif, tenant des propos pas toujours très cohérents. Il n'existe qu'un seul hôpital psychiatrique sans tout le pays. Grégoire amène donc Marcelin dans un de ses centres d'accueil pour malades mentaux. C'est la mission à laquelle il se consacre depuis 30 ans : rendre leur dignité à ceux que la société considère comme des fous.
"Le rejet de l'homme, c'est dur..."
Les malades mentaux, laissés pour compte de l'Afrique, sont souvent victimes de violences. C'est ce qui a révolté Grégoire, qui a lui-même connu une période de grave dépression au milieu des années 1980. "Les malades mentaux sont les oubliés des oubliés. Ils sont les abandonnés de tout le monde (...), vous savez ? Le rejet de l'homme, c'est dur...", explique-t-il. Alors il va les chercher un par un. Les voir redevenir des hommes, retrouver une raison d'être et une joie de vivre. Avec une vingtaine de centres au Bénin, d'autres en Côte d'Ivoire, au Burkina Faso et au Togo, ils ont désormais un endroit où aller.
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