Arche de Zoé : dernière journée d'audience
Aujourd'hui, les avocats de la défense vont tenter une dernière fois de convaincre la Cour Criminelle de N'Djamena que les Français étaient de bonne foi. Tenter de convaincre que l'association voulait réellement "sauver" des "orphelins" du Darfour, et que ce sont les intermédiaires locaux qui ont "menti" en cachant que les enfants étaient tchadiens et avaient des parents.
Les débats, ces derniers jours, ont mis en lumière le rôle ambigu du principal de ces intermédiaires, l'imam soudanais Souleïmane Ibrahim Adam, accusé de "complicité de tentative d'enlèvement". Il a reconnu avoir signé des documents attestant que les enfants étaient des "orphelins du Darfour", tout en affirmant qu'il savait qu'ils ne l'étaient pas et accusant l'association d'avoir "trompé (sa) vigilance".
Eric Breteau, le président de l'Arche de Zoé, a expliqué que l'association avait pu être "trompée" sur l'état civil des enfants. Aucun des bénévoles n'a cependant exprimé de regrets en direction des familles.
Des familles qui ont accusé, lundi à la barre, "les Blancs" d'avoir tenté de "voler leurs petits". Les 103 enfants ne leur ont toujours pas été rendu par l'Etat tchadien. Leurs avocats réclament le versement d'un million d'euros par enfant pour réparer ces "préjudices incommensurables".
Les Français étaient-ils de bonne foi en pensant sauver des orphelins ou ont-ils sciemment tenté d'exfiltrer des enfants sans le consentement de leurs parents ? La Cour Criminelle rendra son verdict ce soir. Cependant, selon des sources proches du dossier, Paris et N'Djamena se sont déjà mis d'accord sur la suite de l'affaire : sur la base d'une convention judiciaire franco-tchadienne, les Français condamnés seraient transférés dans les prochains jours en France.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.