Terrorisme : l’Arabie Saoudite met l’Algérie et 10 autres pays sur liste noire
Tout est parti d’un article du journal saoudien Mekkah (lien en arabe) qui a réussi à consulter des documents des services diplomatiques royaux. L’Arabie a établi deux catégories dans sa liste noire : l’Iran et la Corée du Nord qui ne luttent pas contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et huit autres pays (Myanmar, Equateur, Pakistan, Indonésie, Ethiopie, Turquie, Yémen, Syrie et… l’Algérie) qui ne respectent les règles du Gafi (Groupe d’action financière). Et d’édicter huit mesures dont (la première) «le durcissement des conditions d’identification des clients afin de connaître l’identité du véritable bénéficiaire, avant toute transaction avec les personnes physiques ou morales dans les pays qui présentent une faiblesse dans leurs dispositifs ou n’appliquant pas les recommandations du Gafi contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme».
La presse algérienne et les réseaux sociaux s’emballent. «Hostilité saoudienne contre l’Algérie», titre El Watan. «L’Arabie Saoudite n’a visiblement pas pardonné à l’Algérie son autonomie de décision à l’intérieur de la Ligue arabe. Car en dehors de ces luttes politiques, l’Arabie Saoudite est loin d’être un exemple dans la lutte contre le terrorisme », explique le quotidien francophone.
Après avoir observé le silence pendant plus de 48 heures, le ministère algérien des Affaires étrangères réagit vertement : l’Algérie n’a pas de leçon à recevoir sur la lutte contre le terrorisme. «L'Algérie qui a, de tout temps, été à l'avant-garde de la lutte antiterroriste, a poursuivi ses efforts sur le plan international dans le sens de l'édification d'un système juridique visant à éradiquer ce fléau. Il est, de ce fait, indéniable qu'elle soit pionnière en termes de tarissement des sources de financement du terrorisme au sein d'un groupe composé de 36 pays ayant pour mission de resserrer l'étau autour des groupes terroristes», réplique Benali Cherif, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Les relations entre les deux pays, malgré les démentis officiels, ne cessent de se dégrader. Le refus de l’Algérie de rejoindre la coalition arabe au Yémen a créé une crispation entre Riyad et Alger.
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