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Ramadan en Algérie : ils dé-jeûnent un peu, beaucoup, pas du tout
Le débat revient à chaque ramadan : quelle est la place des non-jeûneurs dans une Algérie où la religiosité ne cesse de s’étendre dans la société? Les «dé-jeûneurs» ne veulent plus se cacher, au risque d’attirer la foudre des islamistes et des autorités.
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Mardi 23 juin 2015. Selon le récit d’El Watan, deux officiers de police font une descente dans un café d'Akbou (177,5 km à l’est d’Alger) pour «déloger» des non-jeûneurs attablés à l’intérieur. «Ils ont commencé aussitôt à vérifier les pièces d’identité des clients. Puis, les autres non-jeûneurs ont refusé de se plier à cette injonction et c’est là que la situation a failli dégénérer», raconte Sofiane au quotidien francophone. Après cette descente policière, un groupe de citoyens s’est rendu au commissariat pour demander des explications. Pour El Watan, «la chasse aux non-jeûneurs» est ouverte.
Comme chaque année, le débat sur la liberté de conscience fait rage en Algérie. Les «dé-jeûneurs», comme les appelle la presse algérienne, se rappellent au bon souvenir des autorités et des médias. Ils ne veulent plus se satisfaire de l’invisibilité, acceptés tant qu’ils n'observent pas le ramadan chez eux. Une fois le seuil de leur domicile franchi, ils sont sommés de donner le change. Les autorités, incapables d’avoir une ligne claire, alternent répression et permissivité.
Comme chaque année, le débat crée de vives polémiques sur les réseaux sociaux.
La naissance des «dé-jeûneurs» remonte à 2013. Plus de 500 Algériens ont mangé et bu en public en plein ramadan dans la ville de Tizi Ouzou (100km d’Alger), dans une première action collective du genre pour marquer leur liberté de choix face à «l'islamisation» du pays. «Il y a un climat de terreur qui règne contre ceux qui ne jeûnent pas», remarquaient les organisateurs. Comme chaque année, le débat ne fait que commencer.
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