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Ouverture des archives sur la guerre d'Algérie : un espoir de "lever le voile sur les zones d'ombre", estime un spécialiste

La décision du gouvernement d'ouvrir les archives judiciaires françaises sur la guerre d'Algérie avec quinze ans d'avance va aider des familles à "envisager l'avenir et faire leur deuil", a déclaré ce vendredi sur franceinfo le maître de conférences à Sciences Po Kader Abderrahim. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Kader Abderrahim, professeur à Sciences Po et spécialiste de l'Algérie, invité de Soir 3.  (France 3)

"J'espère simplement que nous pourrons lever le voile sur toutes les zones d'ombre qui demeurent", a déclaré ce vendredi 10 décembre sur franceinfo Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences Po et spécialiste de l'Algérie, après l'annonce par la ministre de la Culture Roselyne Bachelot de l'ouverture des archives françaises sur la guerre d'Algérie avec quinze ans d'avance.

Le chercheur espère que cela permettra d'aider les familles à "envisager l'avenir et faire leur deuil", en permettant de faire "la lumière sur un certain nombre de situations." Il pense notamment au massacre du 17 octobre 1961, en pleine guerre d'Algérie, quand une manifestation pacifique d'Algériens contre le couvre-feu à Paris a été très violemment réprimée par le préfet Maurice Papon. Au moins plusieurs dizaines de manifestants avaient été tués.

"Beaucoup de familles attendent d'être fixées" 

De très nombreuses questions se posent encore aujourd'hui sur cet événement. "Qui sont les donneurs d'ordre ? Comment s'est déroulée la situation ? Quel est le nombre précis de victimes ? Il y a beaucoup de familles qui attendent d'être fixées. Il s'agit de sortir du fantasme, de la rumeur pour rentrer dans l'Histoire, à partir de faits et de témoignages irréfutables", a expliqué Kader Abderrahim.

Le chercheur salue ce geste de la France, même si "c'est encore douloureux pour tout le monde", car ces événements ont été "enfouis dans nos mémoires pendant longtemps." Un geste qui pourrait ne pas être très bien reçu par le gouvernement algérien, dans un contexte de tension avec la France. Il y a deux mois, Emmanuel Macron avait accusé le régime algérien d'entretenir une "rente mémorielle", en servant aux citoyens une histoire officielle qui "ne s'appuie pas sur des vérités". "Cela s'adressait plus aux citoyens qu'aux dirigeants", a expliqué Kader Abderrahim.

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