Les Algériennes se (re)mettent à la jupe et dévoilent leurs jambes
Tout commence le 10 mai 2015. Une jeune étudiante en droit se présente à l’Université pour un examen. Un vigile s’improvise «gardien de la morale et de la vertu» et lui interdit l’accès. Motif : sa jupe serait trop courte. Le recteur de l’université, Mohamed Tahar Hadjar, défend son vigile et se retrouve trois jours plus tard ministre de l’Enseignement supérieur.
Donc Mohamed Tahar Hadjar, recteur de l'Université d'Alger (Mr jupe trop courte) devient ministre de l'enseignement supérieur!#Chkoupistan
— So' fia (@So_f_i_a_) May 14, 2015
La fièvre n’est pas près de retomber. L’affaire de la jupe trop courte continue de susciter une grosse polémique. Une page Facebook rencontre un succès fulgurant. «Ma dignité n’est pas dans la longueur de ma jupe». Près de 11.000 Algériennes s’y sont inscrites.
Ce succès a son revers : la page est inondée de réactions hostiles. Les administratrices n’entendent pas s’arrêter… de montrer leurs jambes.
Cette affaire, loin d’être anodine, révèle les contradictions qui traversent la société algérienne : code de la famille, statut de la femme, place de la religion dans la sphère publique, l’appréhension de la modernité et le poids des traditions. Avec une classe moyenne urbanisée qui refuse le plafond de verre et veut accéder aux responsabilités. Un objectif qui passe par la lutte contre les conservatismes.
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