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«La révolution des escaliers» enfièvre l'Algérie

Ils sont jeunes, bénévoles, et ont pris balais et pinceaux pour donner de la couleur et de la vie à leurs quartiers. Sans rien attendre de l’Etat. Des associations algériennes se lancent dans la rénovation artistique de leur environnement. Effet de mode ou phénomène social ? Pour l'heure, la démarche séduit.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
«La révolution colorée des escaliers» pour un pays plus propre. (Page Facebook Algérie propre)

La fièvre de l’escalier. Les Algériens rivalisent d’imagination pour créer l’escalier le plus original avec des pinceaux et de la peinture. Nul ne sait d’où est née cette initiative qui n’arrête pas de prendre de l’ampleur. Pour l'édition du Maghreb du Huffington Post, l’idée a pris corps à Souk Ahras, à près de 600 km à l'est de la capitale. L’association «Nadhafa» (Propreté) crée le buzz sur Internet en postant la photo d’un escalier multicolore. Alger, Tindouf, Tizi Ouzou, toutes les villes se prennent au jeu.

 
A Alger, l’association Sidra redonne des couleurs aux escaliers face à la Blibiothèque nationale. Succès immédiat. «Nous avons pu suivre des volontaires qui ont annoncé pour la première fois dans la wilaya (département, NDLR) la couleur des "Escaliers colorés", une nouvelle version qui fait sensation dans plusieurs wilayas du pays et qui consiste à une dynamique faisant appel au sens civique des citoyens pour la rénovation par les jeunes des infrastructures de leur environnement immédiat. Il s’agit évidemment d’une remarquable initiative et une tendance à la propreté que les plus enthousiasmés devront concorder et faire perpétuer», s’enflamme le quotidien Réflexion.
 
«La fièvre de la révolution des escaliers colorés s’est emparée des jeunes Oranais qui n’ont pas dérogé à la règle (…), mais cela n’a pas encore touché les grandes artères», constate Reporters en affirmant que le hashtag #‎algeriepropre enregistre un «max de clics» en ce moment.
 

Rétifs à la communication officielle, les jeunes préfèrent se retrouver entre eux sur les réseaux sociaux pour concrétiser leurs projets. «Pour mettre en avant leur action citoyenne, le groupe "7oumti" (mon quartier) a créé ‪#‎algeriepropre. Grâce à ce hashtag, les jeunes font la promotion de leurs actions et tentent de gagner de nouveaux fans qui partagent leur vision de l’Algérie propre et sont volontaires pour s’équiper d’un balai et nettoyer leurs villes», explique pour sa part le site Algérie Focus. 
 
La révolution semble bien en marche(s), les pinceaux et les balais sont de sortie. «Après les escaliers, ce sera bien de s'attaquer aux millions de sacs en plastique qui défigurent la nature», relèvent de nombreux facebookeurs.
Une autre marche pour l'environnement.


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