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"C’est burlesque !" : en Algérie, les journalistes se mobilisent une nouvelle fois pour la liberté de la presse

Des journalistes du service public ont réalisé un sit-in lundi devant les locaux de la chaîne algérienne publique.

Article rédigé par franceinfo - Wahiba Fillali, édité par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des journalistes algériens participent à une mobilisation contre la censure, à Alger, le 28 février 2019. (RYAD KRAMDI / AFP)

"On dit que les manifestants sont là pour marcher, comme s’il s’agissait d’une promenade de santé, c'est burlesque !", raconte, agacée, sous couvert d’anonymat, une journaliste. Au journal télévisé de 20 heures, seulement cinq minutes de reportage sur les manifestations sont diffusées. Le nom d’Adelaziz Bouteflika n’est pas prononcé.

Contre cette liberté d'informée verrouillée, des journalistes, réalisateurs, producteurs et techniciens algériens ont organisé un sit-in lundi 18 mars devant les locaux de la chaîne algérienne publique Canal Algérie. De nombreux corps de métiers ont rejoint la mobilisation contre le maintien au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika depuis plusieurs semaines.

On n'est plus en train de faire un réel service public, c'est carrément un service pour le gouvernement.

Abdelmad Benkaci

à franceinfo

Un autre journaliste, Abdelmad Benkaci accepte de témoigner à visage découvert : "On ne nous dit rien, mais on passe ça mais pas ceci." Il a promené sa caméra dans toutes les wilayas, dans tous les départements du pays depuis plus de 20 ans. Il ne s’est jamais vraiment habitué aux méthodes de sa direction.

"On n'a pas rapporté toutes les manifestations qui se faisaient aussi dans la semaine, on ne parlait que de la grande marche du vendredi. On n'a pas dit tout ce qu'il fallait dire, donc c'était un peu orienté. On parle d'une information dirigée, censurée, autocensurée, ça veut tout dire", juge le professionnel. Les journalistes ont été reçus par leur direction il y a quatre jours. Il leur a été accordé de parler des manifestations quelques minutes de plus à l’antenne, pas suffisant pour ces reporters et présentateurs.

Le malaise des journalistes algériens - Reportage de Wahiba Filali

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