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Algérie : Nouria Benghabrit, la ministre qui tient tête aux islamo-conservateurs

La ministre algérienne de l’Education Nouria Benghabrit ne se laissera pas faire. Annoncée démissionnaire, harcelée par les conservateurs, elle a posté un message clair sur les réseaux sociaux : «Je démens la nouvelle rumeur sur ma démission». Ses détracteurs et ses soutiens se déchirent sur Facebook.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
​La ministre algérienne de l'Education, Nouria Benghabrit, dans son bureau à Alger, le 9 mars 2015. (AFP/Archives)

Nouria Merkel Benghabrit. «Comparée par de nombreux Algériens à la chancelière allemande Angela Merkel en raison de ses cheveux courts, de ses tailleurs stricts et de son caractère inflexible, cette sociologue de 63 ans subit des attaques sans précédent depuis qu'elle a évoqué fin juillet l'idée d'introduire l'arabe dialectal dans un enseignement jusqu'à présent dispensé uniquement en arabe classique», analyse Amer Ouali, correspondant de l’AFP à Alger.

«Je démens la nouvelle rumeur sur ma démission» (DR)

 Diplômée de l’université Paris V, membre du Conseil économique et social des Nations unies, sans étiquette politique, elle avait intégré le gouvernement d’Abdelamek Sellal en mai 2014. Elle a dû faire face, dès sa nomination à la tête de l’Education, à une campagne violente des milieux islamistes mais aussi de la part des conservateurs des partis soutenant le gouvernement.  



 La ministre a promis de réformer l’école algérienne, avec l’introduction notamment de la derja (arabe algérien). Il n’en fallait pas plus pour que nationalistes conservateurs et islamistes montent au front médiatique pour réclamer son départ. Une pétition, soutenue par des conservateurs, a circulé pendant quelques jours pour réclamer le remplacement de la langue française par l’anglais et le départ de la ministre. «La campagne virulente menée par les islamo-conservateurs autour de certaines propositions de réformes s’est soldée par des appels à la démission. Des membres des groupes parlementaires FLN et RND et leurs relais des syndicats du secteur se sont également mis du côté des islamistes qui réclament la tête de Mme Benghebrit », explique El Watan.
 
Capture d'écran (DR)

L’annonce de sa (fausse) démission sur des sites d’information lui a valu une importante vague de soutien. Nouria Benghabrit, peu impressionnée, évacue toutes ces polémiques par un méprisant «c’est un chahut».

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