Algérie : mort du producteur Youcef Goucem, qui s'était immolé par le feu
Youcef Goucem n’aura pas survécu à ses blessures, le producteur de cinéma algérien est décédé le 24 janvier 2019. Le 7 janvier, pour protester contre la chaîne privée Dzaïr TV, qui lui devait des arriérés de salaire, il s’était immolé par le feu dans ses locaux. La profession est sous le choc.
Spontanément, ils se sont rassemblés devant le siège de l’ARAV, l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, l’équivalent du CSA français.
"C’est le deuil de Youcef Goucem, mais c’est aussi le deuil du cinéma algérien" a déclaré l’un des participants, ajoutant : "J’ai fait deux films, je n’ai pas été payé."
"La mort de Goucem va relancer la problématique de la relation entre les producteurs privés et les télévisions privées" , écrit le site les Dernières Infos d’Algérie (DIA)
Veillée spontanée en hommage à Youcef Goucem devant le siège de l'ARAVhttps://t.co/uChL2AjnoB
— HuffPost Algérie (@HuffPostAlgerie) 25 janvier 2019
Les appels au boycott de la chaîne se multiplient sur les réseaux sociaux. Car pour certains, la responsabilité de la chaîne Dzaïr TV est accablante. "Voilà ce que votre groupe génère! Vous jouez de votre position et de votre notoriété et vous payez au compte-goutte vos sous-traitants!", écrit l’un d’eux à l’attention d’Ali Haddad, le propriétaire de Dzaïr TV, également patron des patrons algériens.
Algérie
— Omar Ait Mokhtar (@OmarAIT1962) 24 janvier 2019
Appel au boycott de la chaîne
d'Ali Haddad "Dzaïr TV" par les artistes par solidarité avec Youcef Goucem paix à son âme.
Halte à l'injustice et le mépris ! pic.twitter.com/6D28qZZS1T
Le site l’Express DZ a mis en ligne un communiqué émanant de la chaîne Dzaïr TV. Cette dernière explique que l’arriéré de paiement avait été adressé à Youcef Goucem. "Notre préoccupation première reste l’état de santé de M. Goucem, tout comme nous demeurons proches de sa famille, à laquelle nous apportons notre soutien indéfectible", conclut le communiqué de Dzaïr TV.
Une mort qui interpelle également sur le sort réservé à la langue kabyle dans le pays. 60 chaînes diffusent en arabe contre une poignée en kabyle. "Ce qui explique en grande partie les difficultés financières que rencontrent les producteurs audiovisuels kabyles qui tiennent absolument à produire dans leur langue maternelle", explique Le Matin d’Algérie.
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