Algérie : les étudiants dans la rue pour la 25e semaine d'affilée, malgré les vacances
Comme tous les mardis depuis fin février, les étudiants ont manifesté à Alger pour réclamer un changement de régime.
Pour la 25e semaine consécutive, les étudiants ont manifesté, mardi 13 août, à Alger (Algérie) pour réclamer un changement de régime, comme toutes les semaines depuis fin février. En plein mois d'août, alors que les établissements universitaires sont fermés, le cortège était moins dense qu'à l'accoutumée, mais les manifestants ont promis de "maintenir la pression" sur le pouvoir tous les mardis.
Ils ont continué de réclamer le départ de tous les acteurs du "système" au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962. Ils ont démenti le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, qui a récemment estimé que les "revendications fondamentales" du mouvement de contestation inédit né le 22 février avaient "été entièrement satisfaites". "Système dégage!", "Libérez les détenus d'opinion", "Algérie libre et démocratique", "le peuple veut l'indépendance", ont à nouveau scandé les étudiants, accompagnés d'enseignants et de simples citoyens, en progressant sans incidents dans les rues du centre d'Alger.
Refus de la présidentielle
Ils ont également rejeté le dialogue proposé par les autorités et conspué Karim Younes, ancien président de la Chambre basse et ex-ministre, choisi pour diriger une "Instance nationale de dialogue et de médiation". Celle-ci est chargée de définir les modalités d'une présidentielle qui doit élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril.
Le "Hirak" (mouvement de contestation) refuse que soit organisée la présidentielle tant que les anciens hauts cadres de la présidence Bouteflika (1999-2019) - le président par intérim Abdelkader Bensalah ou le général Gaïd Salah - sont au pouvoir. Sabrina Kherbi, 19 ans, étudiante à l'Ecole nationale de statistiques, entend manifester "jusqu'à l'obtention d'une véritable indépendance, avec une liberté d'expression et la justice".
Nous devons continuer la bataille jusqu'au bout. Jusqu'à ce que l'Algérie soit réellement libre et démocratique
Rania, 22 ans, étudiante à l'Ecole des travaux publicsà l'AFP
"Pas de généraux au pouvoir!", "Etat civil et non militaire" ont également crié les manifestants en ciblant le général Gaïd Salah, devenu le véritable homme fort du pays depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika. "Les étudiants ont le souffle long et ils continueront (...) jusqu'à satisfaction de leurs revendications", a déclaré Hamid Mesbah, 20 ans, étudiant à l'Université d'Alger.
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