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AIgérie : Issad Rebrab ne veut pas finir comme Khalifa et s'en prend au pouvoir
Le grand patron algérien, fort d’une fortune de 3,2 milliards de dollars, est en pleine tourmente politique et judiciaire. Discret jusque-là, Issad Rebrab tire à boulets rouges sur le régime algérien. Il hésite à rentrer dans son pays de peur d’être arrêté à sa descente d’avion.
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Opposant malgré lui. Le patron de Cevital, conglomérat algérien de l'industrie agroalimentaire, la grande distribution, l'industrie et les services, est en guerre contre les dirigeants algériens. «Ils essayent de faire taire tous ceux qui critiquent, qui parlent et posent des questions légitimes sur l’avenir de notre pays. Les gouvernants actuels sont les plus grands dangers pour notre pays. On ne peut pas les laisser le détruire davantage», estime Issad Rebrab sur le site en ligne TSA. Actuellement au Brésil jusqu’au 16 octobre, il affirme retarder son retour en Algérie s’il ne reçoit pas des garanties concernant une «rumeur de mandat d’arrêt».
صراع الإمبراطوريات على مشجب السياسة بين #بوشوارب و #ربراب ..
— الخبر (@elkhabarlive) October 1, 2015
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Les raisons de la discorde. Sur le plan factuel, la polémique porterait sur le rachat de l’usine Brandt en France par le capitaine d’industrie. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesslam Bouchouareb, a accusé le 28 septembre 2015 Issad Rebrab d’avoir cherché à duper l’Etat algérien en surfacturant les équipements. Il aurait, selon le ministre, voulu introduire les vieux équipements de l’usine française en Algérie pour un montant de 5,7 millions d’euros alors que leur valeur ne dépasserait pas les 2,5 millions d'euros. Réponse de l’accusé : la presse est invitée à venir vérifier les équipements et de demander un face-à-face à la télévision avec le ministre.
Sur le fond, les relations entre le premier groupe privé algérien et les autorités n’ont jamais été au beau fixe. L’expert-comptable de formation, âgé de 71 ans, s’est toujours tenu à l’écart du pouvoir. Ses succès phénoménaux, en Algérie et en Afrique, lui ont valu une certaine suspicion. Parti d’une petite entreprise familiale, Issad Rebrab a réussi à bâtir un empire industriel.
«Deux fois Dieu» (reb veut dire Dieu en arabe), comme l’appellent certains de ses collaborateurs dans l’intimité, s’est construit en dehors du système politique et s’est toujours plaint des «blocages répétés des autorités politiques». Une anecdote pour illustrer cette méfiance réciproque. Dans les années 2000, un intermédiaire s’est rendu auprès du président Abdelaziz Bouteflika pour tenter de débloquer des projets du patron de Cevital. Réponse lapidaire du président : «Je ne veux pas d'un Berlusconi kabyle.»
L’exemple Khalifa. Cette sortie médiatique inédite du très discret entrepreneur pourrait s’expliquer par sa crainte de voir son empire être dépecé. L’exemple de Khalifa, milliardaire déchu aujourd’hui en prison, est encore dans toutes les mémoires en Algérie. «Sur le plan légal, nous sommes inattaquables. Nos comptes sont expertisés au centime plusieurs fois par an. Aucun dinar ne doit échapper, le fisc ne doit trouver aucun centime à nous reprocher», explique un cadre de Cevital à Géopolis.
Tout est politique.
Le bras-de-fer entre le PDG du groupe Cevital et propriétaire du quotidien Liberté et les autorités est devenu politique. Le ministre de la Communication soutient qu’il n’y a aucun mandat d’arrêt contre lui. «Ces gens-là n’ont pas besoin d’un mandat pour m’arrêter. J’ai eu des informations de source sûre qu’ils vont m’arrêter dès que je rentre en Algérie pour me faire taire», réplique Issaad Rebrab, dans une déclaration à Elwatan.com. Et au journal de rappeler que le général Benhadid, opposant à l’actuel chef d’Etat, a été arrêté alors qu’aucune charge n’a été retenue contre lui.
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