Algérie: Sarkozy ne nie pas le passé mais se tourne vers l'avenir
Le discours de Nicolas Sarkozy se voulait résolument tourné vers l’avenir et vers l’Union méditerranéenne. Il a tout de même une nouvelle fois dénoncé que "le système colonial était injuste par nature". Une façon d’éviter clairement de demander pardon pour la colonisation de l’Algérie et de demander tout de même aux jeunes Algériens de tourner la page. "Je ne suis pas venu nier le passé mais je suis venu vous dire que le futur est plus important " a déclaré le président français. Il a invité l’Algérie à construire avec la France l’Union méditerranéenne, un peu comme la France et l’Allemagne ont construit l’Union européenne.
Par ailleurs, il n’a pas manqué d’évoquer un sujet très populaire au Maghreb : la paix au Proche-Orient. “Je lance un appel à l’Islam de progrès pour qu'il reconnaisse au peuple d'Israël qui a tant souffert le droit de vivre libre. Je lance un appel au peuple d'Israël pour qu'il n'inflige pas au peuple palestinien la même injustice que celle qu'il a subie lui-même pendant tant de siècles”, a-t-il lancé devant des étudiants algériens.
Le choix de la ville n’était pas anodin pour ce discours.
"Constantine est le bon endroit pour évoquer le métissage et les problèmes de la jeunesse", soulignait hier soir un membre de la délégation française devant des journalistes.
_ Avant l'indépendance de l'Algérie en 1962, la capitale administrative et culturelle de l'est du pays abritait une forte communauté juive, dont il ne reste pratiquement rien. C'est aussi de cette ville, perchée sur un plateau rocheux limité par des escarpements vertigineux, que le général De Gaulle s'adressa par deux fois aux Algériens : en 1943 pour leur annoncer des mesures libérales améliorant leur statut, et en 1958 pour lancer un vaste plan de développement économique et social, le plan de Constantine, prélude à l'indépendance.
La réaction d'un enfant du pays : Enrico Macias, qui a vécu les 20 premières années de sa vie à Constantine, devait faire partie du voyage présidentiel. Il a du y renoncer, après avoir reçu des menaces. Mais il juge le bilan "très positif".
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