Sardine Run : la pêche miraculeuse le long des côtes de Durban, en Afrique du Sud
Chaque année entre mai et juillet, autour de Durban, la pêche bat son plein lors de la migration massive de millions de sardines.
C'est une migration hors norme qui chaque année touche les côtes sud-africaines de l'océan Indien. Des millions de sardines remontent le continent lors de l'hiver austral, à la recherche d'eaux plus chaudes. Les poissons rejoignent les côtes du Mozambique, puis bifurquent plein Est, dans l'océan Indien.
Les sardines vont alors raser la côte au plus près, depuis la région du Cap jusqu'à celle du KwaZulu Natal. A Durban, la capitale régionale, l'excitation est à son comble. C'est ici que la concentration des poissons est la plus importante. La migration ne dure que de mai à juillet et de nombreux pêcheurs, professionnels ou occasionnels, ne veulent pas manquer l'occasion de se faire de l'argent à bon compte. D'autant que certaines années, sans que l'on sache pourquoi, le phénomène ne se produit pas.
Pêche à la senne depuis la plage
Les sardines sont si proches du littoral que la pêche se fait depuis la plage. Le filet est mouillé à quelques encablures. Une fois le banc de sardines encerclé, le filet est tiré sur la grève avec le poisson grâce à un treuil. Les prises sont souvent spectaculaires. Début juin près de Winklespruit, dans le sud du KwaZulu-Natal, une senne a ainsi permis de remplir 500 caisses de poissons vendus 300 rands l'unité (environ 17 euros). Le poisson n'est pas cher, mais les volumes pêchés permettent de tirer un revenu non négligeable, notamment pour les habitants les plus pauvres qui viennent prêter main forte.
Surveillance des requins
Le KwaZulu-Natal Sharks Board, le service qui habituellement surveille la présence des requins pour la sécurité des baigneurs, se joint aussi au Sardine Run. Dès le début de la saison, il entreprend des survols aériens afin d'estimer la densité de poissons et leur déplacement. Il surveille également la présence des prédateurs qui ne manquent pas, et plus particulièrement des requins.
Car la compétition est redoutable, et les hommes ne sont pas les seuls intéressés par cette nourriture abondante. Lors du premier vol d'observation, 6 500 dauphins ont été repérés, laissant présager de la présence de poissons.
Les oiseaux également, en particulier les fous de Bassan, veulent leur part du gâteau. Et les requins n'hésitent pas à venir à la limite de l'échouage prendre leur proie, au point que les pêcheurs doivent les chasser. La frénésie, la confusion est telle, que cela n'est pas sans danger. (Voir la vidéo).
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