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Vidéo Afghanistan : Emmanuel Macron veut une pression internationale sur les talibans pour la dignité des femmes et la poursuite des évacuations

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Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
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Emmanuel Macron a appelé à tenir "un message très clair" vis-à-vis des talibans, en leur imposant un certain nombre de conditions.

"Je n'ai aucune naïveté, je n'en ai d'ailleurs jamais eu aucune depuis le début à l'égard des talibans", a indiqué Emmanuel Macron dans une interview accordée mardi 5 octobre à France Inter. "Mais, il faut être clair, je ne vais pas changer le régime taliban, la France n'a pas les moyens de le faire et ne le fera pas", a-t-il poursuivi, précisant qu'en vingt ans "les États-Unis avec une coalition internationale n'y sont pas parvenus". Tout en considérant que "nous ne pouvons pas nous substituer à la souveraineté d'un peuple", Emmanuel Macron estime toutefois pouvoir "faire pression en tant que membre éminent de la communauté internationale, membre permanent du Conseil de sécurité et grande puissance européenne." La communauté internationale s'interroge sur la pertinence de reconnaître le régime des talibans depuis leur prise de Kaboul le 15 août dernier.

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Dans la perspective d'un sommet extraordinaire du G20 sur l'Afghanistan prévu le 12 octobre, Emmanuel Macron appelle à tenir "un message très clair" vis-à-vis des talibans, en leur imposant un certain nombre de conditions pouvant aboutir à une reconnaissance d'un gouvernement taliban. "La première, c'est que les talibans nous permettent de continuer les opérations humanitaires pour toutes les Afghanes et les Afghans qu'il faut pouvoir protéger", détaille le président, assurant que pour l'heure, ils le permettaient "au compte-gouttes" via Doha (Qatar) ou via les pays frontaliers. "La deuxième chose, c'est la clarté à l'égard des groupes terroristes, poursuit le chef de l'État. Nous demandons que ce régime soit clair sur la condamnation et la non-coopération avec tous les groupes terroristes islamistes de la région." Enfin, la troisième condition du président français est d'exiger le respect des droits de l'homme et de la dignité des femmes.

"La situation est terrible pour les femmes afghanes aujourd'hui" qui ont vu, "d'un seul coup, toutes les fenêtres et les portes se fermer", estime Emmanuel Macron, dénonçant "l'obscurantisme" des talibans. "Plusieurs d'entre elles ont pu fuir leur pays et la France y a contribué au maximum de ce qu'elle pouvait faire", indique Emmanuel Macron.

"C'est par la pression internationale que nous pourrons exercer notre devoir, celui de tout faire pour que la dignité des femmes afghanes et l'égalité femme-homme soient des conditions à la reconnaissance des talibans."

Emmanuel Macron

à France Inter

Par ailleurs, Emmanuel Macron estime que "le cœur de l'effort maintenant", à l'échelle de la France, "c'est de pleinement accueillir et intégrer dans la durée ces familles qu'on a fait venir. C'est de faire en sorte qu'elles puissent apprendre la langue, accéder à l'école, à un travail et qu'elles puissent contribuer à apporter quelque chose à la France."

Emmanuel Macron nie avoir "parlé de vague", convaincu qu'il ne "faut pas agiter les peurs". Il assure également qu'on ne constatait pas de vague d'immigration afghane aujourd'hui en France. Selon lui, "il y a avant tout une situation humanitaire en Afghanistan et dans sa région liée à la grande pauvreté, aux déplacés et à la crise alimentaire. C'est pourquoi la France a décidé d'aider les Nations unies et le programme alimentaire mondial". Selon le président, la France a décidé d'investir 100 millions d'euros en soutien des agences des Nations Unies.

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