: Témoignages Une famille afghane réfugiée en France depuis un an : "Le plus important c'est d'être ensemble et en sécurité"
Entre inquiétude pour ses proches restés en Afghanistan et sentiment de sécurité, la famille garde espoir et s'est lancée dans l'apprentissage du français.
"Je me sens bien ici en France, le plus important c'est d'être en famille et d'avoir la sécurité", confie Khadija, jeune Afghane arrivée en France avec toute sa famille seulement dix jours après la prise de Kaboul par les talibans, en août 2021. Ses deux parents, ainsi que six de ses frères et sœurs, ont pu quitter l'Afghanistan en catastrophe, pendant qu'il était encore temps. Ils sont réfugiés en France depuis un an.
Mais la famille, malheureusement, n'est pas au complet à Romorantin (Loir-et-Cher), où elle est prise en charge au centre d'accueil des demandeurs d'asile.
La plus âgée des soeurs de Khadija n'a pas eu la chance de monter dans un avion à l'arrivée des talibans et sa situation en Afghanistan inquiète tout le monde. "Elle a des problèmes financiers, elle n'est pas en sécurité. Nous sommes tout le temps en train de penser à elle. Ma mère dit que la nuit, parfois, elle ne peut pas dormir à cause de cela. Pour cette raison, je ne me sens pas toujours bien", se désole Khadija.
Le mal du pays et des rêves plein la tête
Atifa, 16 ans, est de loin la plus souriante. C'est un peu le rayon de soleil de la famille mais il arrive un moment où elle ne peut contenir tout ce qu'elle a sur le coeur et s'effondre en sanglots. "Je n'étais pas prête à ce que de telles choses arrivent dans ma vie."
"Parfois, des amies restées en Afghanistan m'appellent. Nous parlons des derniers moments que nous avons passés ensemble, par exemple à l'école, de merveilleuses années."
Atifa, réfugiée afghane de 16 ansà franceinfo
"La seule chose que je puisse faire c'est prier pour mes amis car le pays est aux mains des talibans, des gens insensés. Je les déteste !", s'exclame l'adolescente.
Pour s'intégrer, toute la famille s'est lancée dans l'apprentissage du français.
Atifa est la plus avancée, elle va au lycée dans une classe spécialisée. Elle n'aime pas parler français en public, mais fait un effort pour nous parler de ses rêves : "Il y a beaucoup de choses que je voudrais faire. Plus tard je voudrais être une artiste ou travailler dans le gouvernement. J'aimerais travailler dans une administration", affirme-t-elle.
Son plus grand rêve reste que sa soeur puisse les rejoindre en France. Dès qu'ils parleront mieux français, toute la fratrie veut travailler, ou aller à l'université avant de pouvoir, un jour, retrouver peut-être un pays libéré des talibans.
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