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La femme afghane craint pour ses libertés

La situation de la femme en Afghanistan reste très précaire. Et, avec le départ des troupes occidentales, beaucoup craignent un retour en arrière. D’autant que la situation varie entre la capitale Kaboul et les campagnes. Coup d'oeil en trois vidéos.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (AFP/Alexander Nemenov)

Au mois de mai 2013, en raison de l’opposition des députés conservateurs, la loi pour l’élimination de la violence contre les femmes a failli être abrogée.
Ce texte, qui date de 2009, est la seule protection des femmes afghanes contre les abus de leurs conjoints ou de la famille. Il pose quelques principes. Age légal du mariage des filles fixé à 16 ans. Pénalisation des violences domestiques. Interdiction du crime d’honneur et du mariage forcé.
 
Mais cette loi en fait n’avait jamais été votée. Il fallait donc ancrer ce décret afin d’éviter sa disparition. Mais, en la présentant devant le parlement, elle n’a fait que réveiller l’opposition des conservateurs, pour qui ce décret s’oppose à la charia. Et au final, après une obstruction tous azimuts, ils ont obtenu l'ajournement sine die de sa discussion au parlement. 

Il y a un an, une équipe de France 2 se rendait en Afghanistan, et s'interrogeait sur l'avenir des femmes dans le pays, entre modernité et recul.



Selon un rapport de Human Rights Watch, la majorité des femmes emprisonnées le sont pour «crimes moraux». Il s’agit d’une fugue du domicile conjugal ou bien d’un adultère. Leur nombre a fait un bon de 50% en un an et demi. Il y a 600 femmes incarcérées en Afghanistan pour ce motif.
 
Elles sont aussi les victimes d’une justice expéditive exercée dans les zones tribales. On se souvient d’Halima, exécutée par son père pour avoir quitté le domicile conjugal.

Avec sa plume, Chekeba Hachemi se bat pour les femmes afghanes
La famille de Chekeba Hachemi fuit l’Afghanistan quant elle a 11 ans. Elle arrive en France où elle vit depuis. En 2001, au sein du gouvernement provisoire, elle est nommée ambassadrice d'Afghanistan auprès de l'Union européenne. Auparavant, en 1996, elle crée l’association Afghanistan Libre qui agit pour rendre aux femmes leur dignité, pour leur facilité l’accès à la santé et à l’éducation.


Les femmes artistes défient les conservateurs
Aryana est une chanteuse populaire qui, à sa façon, brave les talibans. Elle n’hésite pas à se produire sur scène, ce qui est interdit par les extrémistes, et surtout elle chante non voilée. Elle évoque la condition féminine dans son pays : «Parce que je suis femme, je suis esclave.» Une liberté de ton qu’elle paye au prix fort, au risque d’y perdre la vie.
Une autre artiste, Fereshta Kazemi, se bat aussi. Cette actrice voudrait faire carrière ici. Mais elle se rend compte que ce sera difficile : «Pour certains, les actrices sont des prostituées.»
 

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