Entretien avec Mohammad Basir Ibrahimi, interprète aux côtés de l'armée française en Afghanistan
Franceinfo a rencontré Mohammad Basir Ibrahimi qui a travaillé comme traducteur pour l'armée française en Afghanistan et qui, aujourd'hui, est sous le coup d'une expulsion.
"J'ai fui mon pays parce que j'ai travaillé pour l'armée française. Aujourd'hui, je suis en danger." Entre 2011 et 2012, Mohammad Basir Ibrahimi a travaillé comme traducteur pour l'armée française en Afghanistan. "J'ai signé un premier contrat pour 6 mois, puis un second contrat de 6 mois également. Le métier d'interprète pour l'armée est difficile, surtout avec les unités de combat françaises parce que les gens vous prennent pour un espion d'un pays étranger" explique-t-il. Menacé dans son pays, il demande un visa pour la France qui lui est refusé.
Sous le coup d'une expulsion
En novembre 2015, il décide de fuir l'Afghanistan. "Je ne suis pas venu grâce à un visa, contrairement à d'autres interprètes. J'ai financé moi-même mon voyage, j'ai traversé les mers et les montagnes." Bloqué un an aux Pays-Bas, il y fait une demande d'asile qui lui est refusée . Il est actuellement accueilli dans un foyer à Charleville-Mézières (Ardennes) sous le coup d'un arrêté de transfert vers les Pays-Bas et une possible expulsion en Afghanistan. "J'ai écrit deux lettres au gouvernement français, mais personne ne ml'a répondu." Contactée par Franceinfo, la préfecture de la Marne a renvoyé au règlement européen qui veut que la demande d'asile soit traitée dans le pays ou elle a été déposée. Cet homme qui a travaillé aux côtés de soldats français pourrait donc être renvoyé.
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