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Vidéo "Une personne a proposé d'acheter notre enfant, on doit s'y résoudre" : à Kaboul, la misère contraint des Afghans à envisager l'impensable

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Afghanistan : une crise sur tous les plans depuis l'arrivée des Talibans
Afghanistan : une crise sur tous les plans depuis l'arrivée des Talibans Afghanistan : une crise sur tous les plans depuis l'arrivée des Talibans
Article rédigé par France 2 - M.Burgot, S.Guillemot, P.Miette, M.Behboudi
France Télévisions

Au-delà de la répression et des interdits, le pays est confronté au manque de liquidités et de nourriture.

En quelques semaines, la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan a plongé une partie de la population dans la misère la plus terrible. La crise humanitaire "ne fait que s'aggraver" alertait la responsable dans le pays du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM), mercredi 6 octobre. Dans les rues de Kaboul, certains sont réduits à envisager les plus terribles des sacrifices : un couple confie à France 2 avoir accepté de vendre son bébé pour nourrir son autre enfant.

"Une personne nous a proposé d'acheter notre enfant", confie le père. "On est devenus tellement pauvres que l'on doit s'y résoudre". Ce maçon et son épouse avaient fui leur région pour la capitale afghane en espérant qu'elle ne serait pas prise par les talibans. Ils vivent dans un camp de fortune, sans aucun revenu.

Vendre son frigo pour acheter de la farine

Sur un marché, un autre père de famille tente de vendre tout l'électroménager de sa famille, comme son réfrigérateur de toute façon vide. "C'est pour pouvoir acheter de la farine pour le pain", explique-t-il. Chez lui, son épouse explique que leurs enfants n'ont eu pour repas ce jour-là "que du thé sucré".

Cette situation s'explique notamment par le gel des avoirs détenus par la Banque centrale d'Afghanistan à l'étranger, sanction contre le nouveau régime. Les talibans ont réagi en imposant des restrictions sur les retraits à la banque, limités à 170 euros par semaine. Dans la cohue devant une banque, certains Afghans expliquent que des fonctionnaires ne touchent plus leur salaire.

L'aide humanitaire, dont dépendent 18 millions d'Afghans, n'arrive plus, et les nouveaux maîtres du pays se concentrent sur la sécurité et la lutte contre les attentats. La pauvreté et la peur poussent de nombreux Afghans à fuir vers l'étranger. Chaque jour, des centaines de personnes attendent devant l'ambassade à Kaboul pour tenter d'obtenir un visa.

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