Afghanistan : les talibans ont exécuté deux hommes en public dans un stade

"Ces deux personnes ont été condamnées pour meurtre (...) après deux ans de procès par les tribunaux", a déclaré à la foule un haut responsable de la Cour suprême.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des talibans contrôlent des voitures dans les rues de Kaboul (Afghanistan), le 23 mars 2022. (BENJAMIN GUILLOT-MOUEIX / HANS LUCAS / AFP)

Les autorités talibanes ont procédé à une double exécution publique, jeudi 22 février, dans un stade de football de la ville de Ghazni, dans l'est de l'Afghanistan. Les deux hommes ont été abattus de plusieurs tirs dans le dos, devant des milliers de personnes, rapporte un journaliste de l'AFP.

"Ces deux personnes ont été condamnées pour meurtre (...) après deux ans de procès par les tribunaux de ce pays, et l'ordre [d'exécution] a été signé" par le chef suprême du pays, Hibatullah Akhundzada, a déclaré à la foule un haut responsable de la Cour suprême, Atiqullah Darwish.

Présentes dans le stade, les familles des victimes ont refusé de gracier les deux meurtriers comme elles en avaient le droit dans le cadre de la charia, la loi islamique. Le service de l'information et de la culture de la province de Ghazni avait auparavant précisé que ces exécutions avaient été ordonnées en vertu du principe islamique de "qisas" ou loi du talion, mais sans fournir aucun détail sur les condamnés et leurs crimes.

La dernière exécution publique remontait à juin

Deux exécutions ont eu lieu depuis 2021, à chaque fois pour meurtre. Lors de la dernière en date, en juin dans la province de Laghman, un homme condamné pour le meurtre de cinq personnes a été exécuté par balle dans l'enceinte d'une mosquée, devant environ 2 000 personnes.

Les autorités ont aussi procédé à plusieurs flagellations publiques pour d'autres crimes, comme le vol, l'adultère ou la consommation d'alcool.

En novembre 2022, le chef suprême, Hibatullah Akhundzada, avait ordonné aux juges d'appliquer tous les aspects de la charia, notamment les exécutions publiques pour meurtre au nom du "qisas", mais aussi les châtiments corporels (lapidation, flagellation, amputation de membres).

A leur retour au pouvoir, les talibans avaient promis de se montrer plus "souples" dans l'application de la charia, mais sont largement revenus à l'interprétation ultrarigoriste de l'islam qui avait marqué leur premier passage au pouvoir. Les exécutions publiques étaient courantes sous le premier régime des talibans, entre 1996 et 2001. Les condamnés étaient le plus souvent tués par balle ou lapidation, selon les crimes reprochés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.