Affrontements meurtriers entre Hamas et salafistes
Des affrontements entre police du Hamas et salafistes ont fait 24 morts et 130 blessés dans la bande de GazaDes affrontements entre police du Hamas et salafistes ont fait 24 morts et 130 blessés dans la bande de Gaza
Le Hamas, qui contrôle Gaza, a écrasé un groupe islamiste extrémiste lors d'une opération de répression sanglante dans la nuit de vendredi à samedi, selon le dernier bilan des services d'urgence palestiniens.
Le chef du groupe Jund Ansar Allah (les soldats des partisans de Dieu), Abdelatif Moussa, et son adjoint, font partie des victimes.
Cinq policiers du Hamas ont été tués et dix autres blessés, selon le porte-parole des services d'urgence. Un ressortissant syrien figure parmi la quinzaine de militants du groupe salafiste qui ont été tués, ainsi que le chef de la branche militaire du Hamas pour le sud de la bande de Gaza, Mohammed el-Chamali.
Selon des témoins, les échanges de tirs ont débuté lorsque la police du Hamas a voulu donner l'assaut à une mosquée de Rafah dans laquelle s'étaient retranchés des membres du groupuscule salafiste Jund Ansar Allah, qui juge le Hamas trop modéré.
Selon une source médicale, le chef de Jund Ansar Allah, Abdelatif Moussa, ainsi que son adjoint Abou Abdallah Assoury, ont trouvé la mort quand la police a fait sauter une maison où ils se trouvaient à Rafah. Selon la même source, l'accès à tous les hôpitaux de la bande de Gaza a été interdit à la presse par le Hamas "pour des raisons de sécurité générale".
Rafah, bastion local de la mouvance salafiste, se trouve à la frontière avec l'Egypte.
Jund Ansar Allah avait proclamé vendredi la création dans la bande de Gaza d'un "Emirat islamique", défiant le Hamas. "Nous proclamons aujourd'hui la création d'un Emirat islamique dans la bande de Gaza", aurait déclaré dans la mosquée Abdel Abdelatif Moussa. Ce dernier était entouré de combattants armés lorsqu'il a tenu ces propos.
Selon le centre de surveillance de sites islamistes SITE, ce groupe salafiste palestinien a annoncé son allégeance à "l'Emirat islamique au coeur de Jérusalem", dans un communiqué publié vendredi sur son site internet et sur des forums islamistes.
Le ministère de l'Intérieur du gouvernement Hamas à Gaza a riposté en prévenant dans un communiqué que "toute personne hors-la-loi et portant des armes pour propager le chaos serait poursuivie et arrêtée".
Le Premier ministre du gouvernement Hamas, Ismaïl Haniyeh, avait pour sa part démenti l'existence d'un tel groupuscule à Gaza, lors d'un sermon à la grande prière du vendredi, dans une mosquée de Beit Lahiya. Il a accusé "les médias israéliens de propager ces informations afin de dresser le monde contre Gaza".
Jund Ansar Allah ("Les soldats des partisans de Dieu") est un groupuscule radical qui entend faire appliquer strictement la charia (loi islamique) et reproche au Hamas d'être trop libéral en termes de moeurs. D'après des témoignages, les membres de ce groupuscule ont ainsi menacé les propriétaires de cafés internet d'incendier leurs établissements, et veulent imposer davantage de pudeur et de rigueur sur les plages du petit territoire. Il compterait quelques dizaines de militant et plusieurs centaines de sympathisants, selon des experts palestiniens cités par l'AFP.
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