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Affaire Borrel : des proches du président djiboutien poursuivis

Première avancée judiciaire, dans l’enquête sur le meurtre du juge Borrel, à Djibouti en 1995 : le procureur général de Djibouti et le chef des services secrets seront jugés en correctionnelle en France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©C.Platiau/Reuters)

C’est une affaire qui empoisonne les relations entre la France et Djibouti depuis douze ans ; depuis que l’on a retrouvé le corps du juge Bernard Borrel, le 19 octobre 1985. Le juge travaillait auprès du ministre de la justice de Djibouti, dans le cadre de la coopération. Il travaillait semble-t-il sur des trafics au sein de la présidence.
Et ça ne risque pas de s’arranger.

Deux personnes, et non des moindres, devront comparaître devant un tribunal français. Le procureur général de Djibouti, Djama Souleiman, et le chef des services secrets, Hassan Saïd, sont renvoyés en correctionnelle pour “subornation de témoins”.
Car des témoins, il y en a eu. Un ex-membre de la garde présidentielle, Mohamed Saleh Alhoumekani, aujourd’hui exilé en Belgique, affirme avoir entendu, le jour de la mort du juge, cinq hommes déclarer à l’actuel président djiboutien – qui était à l’époque directeur de cabinet de son prédécesseur – que le «juge fouineur est mort» et qu’il «n’y a pas de trace». Un autre témoin, lui aussi menacé de représailles, est l’ex-chef de la garde présidentielle. Ali Iftin avait affirmé que le chef des services secrets djiboutiens l’avait obligé à mentir.

Subornation de témoins, ça n’est bien sûr qu’un des volants de l’enquête. Pas le plus important. N’empêche, c’est une première victoire judiciaire, que salue maître Olivier Morice, l'avocat d'Elisabeth Borrel

juge borrel

Sauf que l’affaire n’en restera pas là : joint par France Info, l’avocat des deux accusés, maître Francis Szpiner, annonce que ses clients ne viendront pas en France pour y être jugés. Puisqu’il n’y a pas d’accord judiciaire entre la France et Djibouti.

DJIBOUTI

Et l’affaire Borrel n’en a pas fini d’empoisonner les relations franco-djiboutiennes : une autre instruction est en cours. Une enquête sur d’éventuelles pressions politiques sur la justice française cette fois.

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